N-VA : « Avec le Green deal, le Parlement européen se montre trop ambitieux par rapport à ses moyens »

Le vote du paquet de propositions climatiques baptisé « Ajustement à l’objectif 55 » a tourné au fiasco aujourd’hui. La réforme du système d’échange de quotas d’émission n’a pas trouvé de majorité et d’autres dossiers connexes ont été retirés par les rapporteurs. « Comme nous l’avions prédit », explique l’eurodéputé Johan Van Overtveldt. « L’UE veut donner l’exemple en matière d’objectifs climatiques, mais elle se montre en réalité trop ambitieuse par rapport à ses moyens. »

« Tout le monde est convaincu de la nécessité d’une transition durable pour l’Union européenne. Mais cette transition ne doit pas seulement être durable, elle doit aussi offrir une sécurité suffisante, garantir les emplois et rester abordable », explique Johan Van Overtveldt, chargé de suivre le dossier pour la délégation N-VA.

Contexte très instable

« Nous nous trouvons dans une situation de guerre et de troubles géopolitiques, avec une crise de l’énergie et une Inflation L’inflation est l’augmentation du niveau général des prix. La signification originale (littéralement : « gonfler ») a trait à l’inflation monétaire. En d’autres termes, la quantité d’argent augmente. Aujourd'hui, on entend par inflation essentiellement l’inflation des prix, soit une dévalorisation implicite de l’argent qui entraîne une diminution du pouvoir d’achat. inflation inquiétante. Dans ce contexte très instable, la Commission souhaite réaliser de grandes ambitions. Ces plans coûtent énormément d’argent et auront un impact sur les citoyens et les entreprises. Un impact qui a d’ailleurs à peine été esquissé. Allons-nous encore alourdir la note pour les citoyens et les entreprises ? »

Réalisable ? Abordable ?

La délégation N-VA souligne depuis longtemps l’absence d’analyse d’impact détaillée, d’ailleurs toujours pas disponible. Pour chaque mesure, l’UE devrait se demander si elle est réalisable et abordable pour tous. Le Fonds pour le climat est un autre facteur d’incertitude. « Il y a suffisamment d’autres fonds. La Flandre serait par ailleurs contributeur net », explique Johan Van Overtveldt. Les eurodéputés N-VA s’inquiètent également des plans relatifs au système d’échange de quotas d’émission, qui risquent d’avoir un impact négatif sur les prix de l’électricité pour les citoyens.

Trop volontariste

La N-VA soutient en revanche le principe de « carbone sans frontières ». L’UE souhaite que les produits importés paient autant pour leurs émissions de carbone que les produits intérieurs. « Mais l’UE se montre trop volontariste. Ce terrain reste inconnu et cela risque de créer un grave désavantage concurrentiel pour nos entreprises exportatrices par rapport aux entreprises qui ne doivent pas payer pour leurs émissions dans leur propre pays. »

Pour Johan Van Overtveldt, la réduction des émissions demandée, de -35 à -47 % pour la Belgique, est irréaliste. « Nous plaidons pour une répartition plus efficace et plus juste entre les États membres. »

Courage politique

« Les ambitions de la Commission sont trop élevées sur divers plans, et le Parlement a souvent tendance à en rajouter une couche. Je tiens à mettre en garde quant au caractère réalisable et abordable de ces propositions et aux emplois qui pourraient se retrouver en danger. Les moyens ne sont pas illimités, des choix difficiles sont donc inévitables. Ce serait faire preuve de courage politique que d’oser le dire franchement », conclut Van Overtveldt.