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Migrants illégaux à Ceuta : « Un accord de réadmission entre l’Europe et le Maroc s’impose de toute urgence »

Des milliers de migrants africains se sont une nouvelle fois échoués à Ceuta ce lundi. Selon le député fédéral Theo Francken et l’eurodéputée Assita Kanko, les migrants servent de moyen de chantage géopolitique. Ils souhaitent que le Maroc réendosse pleinement son rôle dans la gestion de la migration africaine.
Ce lundi, 5 000 migrants africains sont arrivés illégalement à Ceuta, enclave espagnole sur le continent africain. Un nouveau record journalier. Ils sont arrivés à bord d’embarcations et à la nage par milliers. On dénombre environ 1 500 mineurs, dont de très jeunes enfants. Une personne a perdu la vie. La Guardia Civil, guère réputée pour sa douceur, s’est retrouvée impuissante face à cet assaut moderne.
Le député fédéral Theo Francken précise que ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit. « Nous avions déjà pu voir de telles images l’année dernière, lorsque Erdogan avait décidé d’ouvrir le poste-frontière entre l’UE et la Turquie côté turc. Il réclamait davantage de fonds européens. L’épidémie de coronavirus avait alors permis de mettre un terme à ce chantage cynique. »
Les migrants comme moyen de chantage géopolitique
C’est désormais au tour du Maroc de se venger du fait que le chef des indépendantistes du Front Polisario soit actuellement soigné contre le coronavirus dans un hôpital espagnol. Le Maroc refuse toute idée d’indépendance dans le Sahara occidental. Il s’agit pour lui d’une province rebelle dressée contre Rabat par l’ennemi algérien. Et comme il ne parvient pas à obtenir gain de cause, il ouvre les frontières vers l’Europe. « Les migrants servent de moyen de chantage politique, comme le pétrole et l’uranium. C’est totalement inhumain et inacceptable », estime Theo Francken.
Favoriser des agendas politiques
Pour l’eurodéputée Assita Kanko, l’Espagne doit renvoyer les migrants illégaux un par un. « La Cour européenne des droits de l’homme a déjà donné son accord dans l’affaire N.D. et N.T. c. l’Espagne. L’Espagne doit surveiller et fermer hermétiquement ses frontières contre de nouveaux assauts. L’Europe ne doit céder à aucune forme de chantage. Nous n’accepterons jamais que les migrants soient utilisés afin de favoriser des agendas politiques étrangers. »
Conclure des accords de réadmission clairs avec le Maroc
« Il faut faire pression sur le Maroc sur le plan diplomatique afin qu’il réendosse pleinement son rôle dans la gestion de la migration africaine. L’Europe lui accorde des millions pour ce faire. Charles Michel et/ou Von Der Leyen doivent se rendre à Rabat afin de conclure des accords de réadmission clairs entre le Maroc et l’UE. Ces négociations sont au point mort depuis le début de ce siècle », concluent Francken et Kanko.