Michael Freilich interroge la direction de Proximus : « Les contribuables belges méritent la transparence »

26 novembre 2024
Michael Freilich

Lors d’une audition au sein de la commission Entreprises publiques de la Chambre des représentants, le député fédéral Michael Freilich a posé des questions ciblées à la direction de l’entreprise de télécommunications Proximus. Il a déploré la chute du cours de l’action, le problème des lanceurs d’alerte internes et la rémunération excessive du CEO et du Conseil d’administration. Freilich a qualifié d’« hallucinant » le manque de transparence de l’entreprise publique et exigé plus de clarté.

Le député fédéral Michael Freilich a vivement critiqué le fait que Proximus se présente comme une entreprise à succès alors que les faits démontrent le contraire. « Un cours de l’action qui ne cesse de s’effondrer, des aventures étrangères coûteuses qui grèvent le bilan et des tensions internes : voilà la réalité », ironise Freilich. Il souligne la méfiance croissante des agences de notation et des investisseurs internationaux à l’égard de la politique menée par l’entreprise.

Questions sur le renouvellement du mandat du CEO

La reconduction du CEO Guillaume Boutin a également été critiquée. Freilich a dénoncé le moment choisi pour cette décision, qui a été prise alors que le parlement était en vacances et que le gouvernement était en affaires courantes. L’entreprise a par ailleurs été exclue du BEL20 après avoir perdu une grande partie de sa valeur boursière. Quelque 7 milliards d’euros sont en effet partis en fumée en cinq ans. « Une augmentation de 400 000 euros pour un CEO responsable de cette chute du cours de l’action est absolument inexplicable », déclare Freilich. Il a présenté un graphique montrant clairement que le marché avait réagi négativement à la reconduction de Boutin, le cours de l’action ayant chuté de plus de 20 % le jour de l’annonce.

« Nous sommes le seul pays dont l’entreprise nationale de télécommunications ne figure plus dans l’indice boursier. Et c’est comme ça qu’on le récompense ? », s’interroge Freilich.

Question des lanceurs d’alerte

La question de l’ancien CEO de BICS Matteo Gatta a également été soulevée. Gatta avait entamé une procédure de lanceur d’alerte après avoir affirmé avoir subi des pressions pour effectuer des transactions artificielles illégales entre des filiales de Proximus. Il a été licencié peu de temps après. « Le moment choisi pour ce licenciement soulève des questions », affirme le député fédéral.

« Proximus prétend qu’il s’agissait d’un désaccord stratégique, mais cela ressemble plus à une sanction pour des critiques internes. » Freilich a demandé à voir l’audit interne relatif à cet incident, ce que le président du Conseil d’administration Stefaan De Clerck a accepté à contrecœur. « C’est un premier pas, mais un audit externe serait bien évidemment préférable », explique Freilich, très engagé dans ce dossier. « Les contribuables belges méritent la transparence totale. »

« Nous ne sommes pas à l’origine de la chute du cours »

Freilich a réfuté les critiques de Proximus selon lesquelles ses déclarations allaient nuire à la confiance dans l’action. « Nous sommes restés silencieux pendant cinq ans et la valeur de l’action n’a cessé de baisser », explique le député. « Le marché a clairement rendu son jugement. »

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