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Michael Freilich expose une fraude à hauteur de plusieurs millions d’euros au cabinet de la Justice
Le député fédéral Michael Freilich a déposé plainte auprès du juge d’instruction de Bruxelles au début du mois après avoir découvert un cas de fraude grave au cabinet de l’ancien ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld). « La politique chaotique de l’ancien ministre Van Quickenborne a ouvert la voie à une fraude de plusieurs millions d’euros provenant de l’argent des contribuables », explique Freilich. Il s’agit plus précisément des projets de numérisation de l’administration de la Justice.
Freilich a découvert les faits en enquêtant sur bpost, l’un de ses dossiers les plus connus. L’entreprise postale est en effet chargée de la plate-forme des amendes de l’État, un projet de numérisation dirigé par le cabinet de la Justice. Le député a trouvé des dizaines d’e-mails internes, de rapports secrets, de notes et même d’enregistrements vidéo dans lesquels la fraude est identifiée et abordée. « Je n’avais jamais rien vu de tel. J’ai immédiatement pris mes responsabilités en tant que député et citoyen, et j’ai tout remis à un juge d’instruction. »
Il est question de millions d’euros suspects versés sans que rien n’ait été fourni en échange. On a en outre fait en sorte que les bons de commande et appels d’offres puissent être régularisés par l’Inspection des finances, et des fonds européens ont été utilisés à d’autres fins que celles auxquelles ils étaient destinés. « Une accumulations d’infractions pénales », déclare Freilich.
Pas un inconnu
Le personnage central de cette affaire n’est pas un inconnu. Il a déjà été mis en cause en début d’année après qu’un audit interne de bpost a révélé qu’il avait détourné des fonds de la société postale à des fins privées. Il est également responsable de la surfacturation de bpost pour la location d’un bureau à la Justice. « Au lieu de facturer 100 000 euros par an, il faisait payer 100 000 euros par mois. Mais cela n’a pas abouti à son licenciement. Il a même été promu... »
Échec politique
Outre le volet pénal, Freilich souligne également l’échec politique de l’ancien ministre. « L’organisation des processus de numérisation au sein du ministère de la Justice est un véritable chaos qui ouvre grand la porte à la fraude. » La question est de savoir si le ministre Van Quickenborne était au courant de ces malversations. « Tout ce que je sais, c’est qu’il a signé tous les appels d’offres, parfois en un temps record. »
Freilich demande à l’actuel ministre de la Justice Van Tigchelt (Open Vld) de clarifier la situation au plus vite. Il fait ensuite confiance au tribunal pour se charger du dossier. « Les fraudes commises avec l’argent des contribuables ne doivent pas rester impunies. Il est choquant que cela se soit produit précisément au cabinet de la Justice. »