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L’explosion du nombre de sans-abri illustre l’échec de la politique bruxelloise
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En novembre 2022, Bruss’Help a recensé quelque 7 134 sans-abri à Bruxelles, soit pratiquement 20 % de plus qu’en 2020 et quatre fois plus que lors du premier recensement en 2008. « Ces derniers chiffres confirment nos craintes », déclare le député bruxellois Gilles Verstraeten. « Et cela reste une sous-estimation, comme le souligne Bruss’Help. Nous voyons de plus en plus de sans-abri dans les rues, les stations de métro et les gares. Le problème explose depuis plusieurs années, et il est désormais même question d’une épidémie de crack. »
Le ministre Maron l’admet : le problème du sans-abrisme est lié à la migration
1 593 personnes ont été recensées dans les centres d’hébergement d’urgence, soit 8,5 fois plus qu’en 2008. D’après le ministre bruxellois Maron (Ecolo), l’augmentation du nombre de sans-abri dans les centres d’hébergement d’urgence et les projets de logement temporaire est en grande partie liée à la hausse du nombre de sans-papiers sans perspectives.
Verstraeten se réjouit que le ministre Maron reconnaisse enfin que le sans-abrisme et la migration sont liés : « Bruss’Help soulignait dès 2018 que ce choix de longue date en faveur de l’hébergement d’urgence plutôt que de solutions structurelles s’expliquait en partie par la question de la migration. Parallèlement, Maron a toutefois aussi expliqué pourquoi nous ne devons pas attendre de solution de la part d’Ecolo : en commission, il a déclaré que les politiques de retour forcé pour les personnes en situation irrégulière étaient totalement inutiles car, selon lui, ces personnes finissent de toute façon par revenir en Europe. En d’autres termes, ouvrons les frontières et ne faisons rien face au système de migration actuel. Il qualifie la moindre tentative en ce sens de "populisme". Dont acte. »
Optimisme mal placé
Dans le même temps, le ministre Maron se félicite de l’augmentation de l’offre de logements et d’abris. « Je trouve cet optimisme mal placé. Nous assistons à une prolifération d’initiatives émanant d’associations et d’acteurs divers, chacun travaillant de son côté sans coordination claire. Parallèlement, on essaie de miser sur le logement structurel via Housing First, une initiative offrant aux sans-abri un logement permanent, avec de plus en plus d’acteurs également. »
« Mais le ministre Maron admet que le plafond a été atteint au niveau du nombre de logements disponibles. La réalité, c’est que nous n’arriverons à réduire de manière structurelle le problème du sans-abrisme que si nous parvenons enfin à résoudre la question migratoire. Tant que ce ne sera pas le cas et que les politiques bruxelloises et fédérales ne seront pas révisées, la population de sans-abri continuera d’augmenter », conclut Verstraeten.