Les raisons qui ont poussé Zuhal Demir à refuser le permis d’environnement pour la construction d’une centrale au gaz à Dilsen-Stokkem

17 septembre 2021

« Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’il y a de meilleures idées que d’installer une grosse centrale polluante à quelques pas seulement d’un site naturel. » La ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir vient de refuser l’octroi d’un permis d’environnement en vue de la construction d’une centrale au gaz à Dilsen-Stokkem. La centrale rejetterait environ 100 tonnes d’ammoniaque et 340 tonnes d’oxydes d’azote (NOx) par an, à seulement 189 mètres d’un site naturel protégé au niveau européen.

La demande de Dils Energie, lié au producteur allemand RWE, échauffe les esprits depuis quelque temps déjà. La ministre Demir a estimé que le projet n’était pas conforme au prescrit urbanistique et plus grand que ce qui était autorisé. Le demandeur ne prévoit par ailleurs pas suffisamment de tampons verts sur ses parcelles. L’impact de la captation d’eau de refroidissement dans le canal sur différentes zones humides situées à proximité fait également l’objet de critiques en raison du risque de sécheresse. Les risques potentiels pour la sécurité aux alentours de la centrale n’ont par ailleurs guère été pris en compte.

100 tonnes d’ammoniaque et 340 tonnes d’azote rejetées chaque année

La centrale au gaz rejetterait chaque année environ 100 tonnes d’ammoniaque et 340 tonnes de NOx, à 189 mètres seulement de la zone spéciale de conservation de Bergerven et du parc national de la Haute Campine. Cette quantité d’ammoniaque correspond approximativement à celle produite par vingt étables. Il est évident que ces émissions d’azote auraient un impact sur l’environnement. Pour compenser les émissions de CO2 de la centrale au gaz, 60 000 hectares de forêts devraient par ailleurs être plantés selon le scénario le plus optimiste. Une surface bien plus importante que le parc national...

Pas de centrale au gaz polluante à quelques pas d’une zone naturelle protégée

Zuhal Demir explique son refus : « Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’il y a de meilleures idées que d’installer une grosse centrale polluante à quelques pas seulement d’un site naturel. Les émissions d’azote correspondraient à celles de vingt étables géantes. Il y aurait bien évidemment des répercussions sur notre environnement et la qualité de l’air que nous respirons tous. Mais ce dossier va bien plus loin. Le projet ne satisfait pas non plus à différentes règles fondamentales de l’aménagement du territoire. Un refus s’imposait donc. »

Tous égaux devant la loi

Cette décision relative à la centrale au gaz de Dilsen-Stokkem ne préjuge en rien de l’issue des demandes concernant les centrales de Tessenderlo, Wondelgem et Vilvorde. « Comme je l’ai toujours dit, chaque dossier sera évalué sur ses propres mérites. Nous sommes tous égaux devant la loi en Flandre », souligne la ministre.

Alors que les prix du gaz et des émissions augmentent en Europe et que la production devient insuffisante, la ministre Demir rappelle qu’elle attend du gouvernement fédéral des initiatives suffisantes et rapides afin de garantir le caractère abordable de l’énergie et la sécurité de l’approvisionnement.

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