Les nouvelles règles européennes sur la sécurité sociale ouvrent les portes au tourisme social

20 mars 2019
Marianne Thyssen

« Il est incompréhensible que l’Europe continue de faire fi des inquiétudes de ses citoyens concernant le maintien d’une Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale solide. » L’eurodéputée Helga Stevens dénonce les nouvelles règles de sécurité sociale européennes. Les citoyens de l’UE pourront bénéficier d’une allocation de chômage belge après seulement un mois de travail. L’Union européenne favorise ainsi le tourisme de la sécurité sociale. L’eurodéputée Stevens dénonce également la duplicité du CD&V. « Il y a un fossé entre les paroles et les actes des responsables du CD&V », constate-t-elle.

La sécurité sociale en danger

La N-VA refuse que les citoyens de l’UE puissent bénéficier d’une allocation de chômage après seulement un mois de travail. Une allocation de chômage belge est en effet bien plus élevée qu’un salaire bulgare. Ces allocations pourraient également être emportées dans d’autres États membres pendant six mois. Et ce délai pourrait même aller jusqu’à 15 mois pour les travailleurs frontaliers. Durant cette période, nous ne pourrons pas vérifier si la personne recherche effectivement un emploi. « La viabilité de notre sécurité sociale est en danger », explique Helga Stevens.

Duplicité du CD&V

La duplicité du CD&V doit aussi être soulignée. En décembre, les eurodéputés CD&V se sont abstenus sur ce dossier. Vendredi dernier, Kris Peeters a annoncé qu’avec les autres États membres, il allait « continuer de s’opposer à une réduction du délai pour bénéficier d’une allocation de chômage belge en tant que travailleur de l’UE. » Cette communication est en net contraste avec l’empressement de la commissaire européenne Marianne Thyssen (CD&V) à parvenir à un accord, y compris au détriment de notre sécurité sociale. « Il y a un fossé entre les paroles et les actes des responsables du CD&V », constate Stevens.

Augmenter le délai

Grâce à la N-VA, les nouveaux arrivants européens doivent travailler trois mois en Belgique avant d’avoir droit à une allocation de chômage belge. Un accord avait par ailleurs été conclu au sein du gouvernement Michel I pour porter ce délai à six mois. Cette Obligation Une obligation est un prêt accordé à une entreprise ou à une autorité qui est remboursé avec un intérêt. Contrairement aux actions, la plupart des obligations ont une durée et un intérêt fixes. Cet intérêt est généralement payé annuellement. De ce fait, les obligations impliquent en règle générale un risque moindre que les actions. obligation de trois mois risque maintenant d’être contraire au droit européen.

Bon sens

Le Parlement européen et le Conseil doivent encore ratifier l’accord. Espérons que le bon sens l’emportera. « Nous attendons de voir si Kris Peeters pourra, comme il l’a promis, rassembler suffisamment d’États membres autour du gouvernement fédéral démissionnaire afin de bloquer cet accord et de le renégocier sous la prochaine législature », conclut Helga Stevens.

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