Les finances des hôpitaux passent au rouge vif, le gouvernement fédéral va-t-il réagir ?

18 novembre 2020

Les derniers chiffres relatifs aux finances des hôpitaux montrent une situation très précaire pour nombre d’entre eux. Ils font un excellent travail et figurent parmi les meilleurs en matière de connaissances et d’expertise, mais leur avenir financier ne tient qu’à un fil. La note de politique du ministre Vandenbroucke aurait donc dû promouvoir une nouvelle vision, un changement de paradigme. Ce sera nécessaire, estime la N-VA.

Pour un chiffre d’affaires gigantesque de 16,1 milliards d’euros, les hôpitaux affichent un résultat de 76,7 millions, soit 0,48 % à peine. Une situation qui les rend extrêmement fragiles et vulnérables à la moindre difficulté au niveau des revenus et des dépenses. On ne peut accepter de maintenir un hôpital à flot en augmentant les suppléments d’honoraires ou en réalisant davantage de radiographies. Ce genre de système D constitue une attaque irresponsable envers les moyens de la communauté et les assurances. La situation devient tout doucement intenable.

Absence de vision innovante

Dans ce contexte, on ne peut que déplorer le fait que la note de politique du ministre Vandenbroucke contienne surtout d’anciennes promesses remontant à 2014. Elle ne prévoit pas de nouvelle vision, pas de changement de paradigme. Ce sera pourtant nécessaire, estime la N-VA : « Les réseaux hospitaliers, la centralisation des soins spécialisés, la révision de la nomenclature et l’approche des suppléments d’honoraires étaient déjà les ingrédients utilisés sous la législature précédente. Mais en l’absence d’objectifs concrets et de calendrier, on se demande si l’on va réellement mettre en œuvre les réformes nécessaires rapidement. »

Placer la numérisation des soins de santé au centre des préoccupations

La note de politique ne parle guère de la numérisation des soins de santé. Il s’agit là d’un poste de dépenses important pour les hôpitaux, mais les autorités ne les soutiennent pas suffisamment. « C’est pourtant l’une des clés d’une véritable évolution vers des soins de santé modernes, avec des flux de données transparents et rapides, l’analyse du big data et les soins à distance permettant de renforcer la qualité et l’efficacité. Ce thème devrait occuper une place centrale dans la vision des soins de santé de demain. »

La régionalisation permet d’améliorer l’efficacité des soins et les rend plus abordables

La crise du coronavirus a démontré de manière douloureuse que les soins de santé étaient prioritaires, mais aussi qu’il fallait utiliser correctement les moyens et éviter de gaspiller l’argent. Un modèle de soins global et cohérent est essentiel. De grosses économies pourraient être réalisées en misant pleinement sur un mode de vie sain, sur la prévention et sur l’intervention rapide. Si la prévention et le traitement étaient organisés au même niveau politique, cela permettrait des choix propres avec des bénéfices propres. Des choix différents en Flandre et en Wallonie. Ce n’est d’ailleurs pas un problème, mais plutôt une opportunité : la régionalisation des soins de santé est la seule option en vue d’une organisation plus logique, plus efficace et plus abordable.

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