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Les explications de Maggie De Block devant la commission coronavirus ne convainquent pas la N-VA : « Beaucoup de questions restent sans réponse »

Les députées fédérales Kathleen Depoorter, Frieda Gijbels et Yngvild Ingels restent mitigées après les explications de l’ancienne ministre Maggie De Block devant la commission spéciale coronavirus. « Le fait que De Block ait fait son mea-culpa concernant la destruction des masques est une bonne chose, mais de nombreuses questions restent sans réponse. »
L’ancienne ministre de la Santé publique Maggie De Block est venue décrire devant la commission spéciale COVID-19 son approche de l’épidémie de coronavirus il y a un an. Kathleen Depoorter, Frieda Gijbels et Yngvild Ingels l’ont écoutée avec beaucoup d’attention. Leurs sentiments sont mitigés. « L’ancienne ministre De Block a fait son mea-culpa, mais elle ne va pas au-delà des excuses concernant la destruction et la non-reconstitution d’un stock stratégique de masques, ce qui est caractéristique de son parcours. »
De Block « ne va pas au fond des choses »
Les leçons tirées de la crise sont une bonne chose, mais l’analyse de l’ancienne ministre De Block ne va pas au fond de choses, estiment les députées fédérales N-VA.
Elle n’a par exemple pas expliqué pourquoi il n’y avait pas eu de vérification de l’actualisation des plans d’urgence médicaux au début de la législature. De Block savait-elle que le plan de pandémie n’était pas adapté à la répartition des compétences en matière de soins de santé ?
Négligence pure et simple
L’unité de commandement est essentielle en cas de crise, a affirmé De Block, admettant qu’il était impossible d’agir de manière résolue et cohérente dans une structure complexe comme la Belgique. Elle n’a pourtant jamais introduit la gestion ni la politique de crise au sein de ses services. « L’absence d’exercices entre la cellule de crise de l’Intérieur et le SPF Santé publique me paraît absolument hallucinante. C’est de la négligence pure et simple », estime Yngvild Ingels.
Aucune transparence concernant le stock stratégique de masques buccaux
En janvier 2020, au sein de la commission Santé, la députée fédérale Frieda Gijbels avait demandé si la Belgique était prête à faire face à une demande accrue de masques buccaux. « J’ignorais alors qu’un stock avait été détruit. La ministre le savait, mais elle n’en a jamais parlé. Le fait que le stock n’ait pas été renouvelé avant d’être détruit pose problème. Un problème que le manque de transparence n’a fait qu’aggraver. Les experts et les prestataires de soins ayant cru que nous disposions d’un stock d’urgence, il n’a pas été possible d’évaluer correctement la gravité de la situation. Même l’ancien ministre De Backer n’a su qu’après avoir été désigné président de la taskforce shortages que le stock d’urgence avait disparu. »
Sang-froid, mais aucune préparation
« En commission Santé, l’ancienne ministre nous a accusés de semer la panique. Elle s’est enorgueillie d’avoir su pour sa part garder son sang-froid. Il est important de garder son sang-froid, certes, mais à condition d’être bien préparé. Elle a pourtant continué de minimiser la situation et de prétendre que les plans étaient prêts, ce que les experts ont démenti par la suite. »
Manque de leadership et de prévoyance
Les première et deuxième vagues auront été caractérisées par un manque de leadership et de prévoyance, estime Kathleen Depoorter. « Dans son exposé initial, l’ancienne ministre De Block a confirmé l’absence de culture de la gestion de crise au sein des services dont elle avait la responsabilité. Sa nonchalance est révoltante. Aucune leçon n’a par ailleurs été tirée. Après l’histoire des masques, De Block n’a toujours pas donné le moindre signe de prudence lorsqu’il a fallu commander les seringues et les vaccins. Elle a préféré se mettre de côté et laisser notre pays s’embarquer dans un récit européen au résultat incertain. »
Aucun budget pour les vaccins
« Il est également hallucinant que le SPF Santé publique n’ait prévu aucun budget pour payer les vaccins, et ce alors que plus de 700 millions ont été consacrés au matériel de protection, au stockage, au transport des médicaments... sans le moindre contrôle », conclut Depoorter.
Les députées N-VA sont en revanche d’accord pour dire que le SPF Santé publique doit profiter de cette crise pour mettre en place une politique de santé plus efficace, plus cohérente et plus efficiente, au plus près des patients et du personnel soignant.