Les eurodéputés N-VA réagissent au discours d’Ursula von der Leyen : « Elle a raison de mettre l’accent sur la résilience, mais... »

15 septembre 2021

À l’occasion de la rentrée parlementaire, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a à juste titre mis en avant la résilience dont va devoir faire preuve l’UE après la pandémie. Les eurodéputés Geert Bourgeois, Johan Van Overtveldt et Assita Kanko émettent toutefois quelques réserves quant à ses intentions. « Plus que jamais, l’Union doit respecter les compétences de ses États membres et entités fédérées. L’unité dans la diversité doit rester notre devise. »

Parachever le marché intérieur pour favoriser la prospérité et la création d’emplois

L’UE doit plus que jamais faire ses preuves, explique le chef de la délégation N-VA Geert Bourgeois. Il appelle à parachever le marché intérieur, levier le plus efficace pour favoriser la prospérité et la création d’emplois. « Le marché intérieur doit revenir au cœur du processus décisionnel. Le parachèvement de notre marché intérieur avec une union du numérique, des transports, de l’énergie et des marchés de capitaux est la meilleure des garanties pour notre prospérité et nos emplois. » Bourgeois met toutefois en garde contre un « passe-partout » européen. « Plus que jamais, l’Union doit respecter les compétences de ses États membres et entités fédérées. L’unité dans la diversité doit rester notre devise. »

Pas d’uniformisation à l’échelle de l’Europe ni de camisole sociale

Autre question : l’Union européenne doit-elle imposer des règles uniformes à ses États membres ? La réponse de la N-VA est claire : non ! Il est évident que nous devons renforcer la convergence sociale, mais la N-VA déplore la tendance de l’UE à sangler de plus en plus ses États membres dans une sorte de camisole sociale. Ce n’est pas un hasard si la politique sociale et la politique relative au marché du travail relèvent des États membres et des entités fédérées. Les besoins, défis et attentes sont en effet très différents selon l’endroit.

Geert Bourgeois insiste pour que la politique relative au marché du travail et la politique sociale soient menées au plus près des citoyens. « Les États membres doivent également disposer d’une marge suffisante pour fixer leurs propres priorités socio-économiques. Nous ne voulons pas d’une Union des Transferts Les flux monétaires de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie sont appelés des transferts. Le montant des transferts par le biais du budget fédéral, de la loi de financement et de la sécurité sociale serait de 6 à 7 milliards d’euros par an, voire de 11 milliards d’euros s’il est tenu compte du remboursement de la dette. Le montant des transferts est toujours contesté du côté francophone où les transferts sont considérés comme une mesure de solidarité. Une étude du Vives (KULeuven) a démontré que les transferts ne servent pas la solidarité mais ont plutôt un effet paralysant sur la croissance tant de l’économie wallonne que de l’économie flamande. transferts et encore moins d’une Union des dettes. Le marché intérieur est le meilleur moyen de renforcer la convergence sociale. »

HERA : une énième nouvelle institution européenne

La présidente de la Commission von der Leyen a également annoncé la création d’une nouvelle institution européenne. L’HERA, autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire, se consacrera aux éventuelles crises sanitaires à venir. Johan van Overtveldt se montre perplexe. « L’UE n’était pas prête à affronter la pandémie qui vient de nous frapper. L’impact sur les citoyens et les conséquences socio-économiques furent immenses. Il nous faut bien évidemment en tirer des leçons, mais je ne suis pas certain qu’une énième nouvelle institution européenne soit la solution. Elle va coûter six milliards d’euros. D’où viendront ces moyens ? Il faut selon moi renforcer les institutions existantes, comme l’Agence européenne des médicaments et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Nous devons renforcer l’efficacité de la maison Europe plutôt que de construire de nouvelles annexes. »

Commerce, paix et stabilité : un rôle d’envergure mondiale pour l’UE

Pour finir, l’UE a plus que jamais un rôle d’envergure mondiale à jouer au niveau du commerce, de la paix et de la stabilité, explique Assita Kanko. En plus de garantir notre prospérité, elle doit protéger ses citoyens et leurs emplois à travers un pacte sur la migration, un système de cybersécurité efficace et des mesures antidumping notamment. « L’approche critique de l’UE vis-à-vis de la Chine et de la Russie est une bonne chose. Mais elle n’est que théorique et ne se concrétise que rarement dans les faits. Une stratégie sans plan d’action n’est rien de plus qu’un vœu pieux et ne risque pas de changer les choses. La stratégie de l’UE doit non seulement contenir des moyens d’action, mais également susciter une telle action. Une autonomie stratégique ouverte de l’UE lui permettrait de coopérer avec des acteurs géopolitiques comme la Russie et la Chine tout en défendant ses valeurs fondamentales. »

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