Les citoyens européens ont droit à un vrai changement de cap

2 mai 2018

Les citoyens européens ont droit à un vrai changement de cap dans la constitution du budget européen. L’eurodéputé Sander Loones souhaite que l’Europe sépare bien les coûts du Brexit de ceux liés aux nouveaux défis auxquels elle est confrontée. « Il serait préférable de compenser le coût du Brexit à travers des économies. Et seulement après d’ouvrir le débat sur les éventuelles nouvelles missions de l’UE », affirme Sander Loones.

Tout dans le même panier

La Commission européenne souhaite augmenter les contributions des États membres pour faire face au trou budgétaire provoqué par le Brexit et libérer des moyens pour de nouveaux défis. Pour la Flandre et la Belgique, il s’agirait d’au moins 600 millions d’euros par an. « La nécessité pour les États membres de payer plus est une constante dans les plans du Parlement européen et de la Commission. Le Brexit et les nouveaux défis sont mis dans le même panier », explique l’eurodéputé Loones.

Des frontières extérieures sûres

Sander Loones est d’accord pour dire que l’UE doit investir plus dans la lutte contre l’immigration, dans la sécurité et pour la création d’un climat favorable à l’emploi. Il se réjouit des moyens supplémentaires accordés à Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. « Avec 10 000 collaborateurs au lieu des 1200 actuels, l’Europe investit enfin dans des frontières extérieures sûres. Nous devons maintenant nous assurer que ces personnes feront leur travail sérieusement. Cet investissement supplémentaire doit donc aller de pair avec la mise en place de refoulements, d’une limite maximale stricte et d’un meilleur accueil dans les régions d’origine », explique Sander Loones.

Fermer le robinet

Investir plus n’implique pas forcément un plus gros budget, estime Loones. Il faut fermer le robinet dans les domaines où l’UE est superflue et dans les programmes dépassés. « Le fait que la Commission se joigne de plus en plus à notre plaidoyer pour une meilleure utilisation de l’argent du contribuable est une très bonne chose. Ça me paraît on ne peut plus logique. La clé réside dans le respect des règles. La mort récente du journaliste slovaque Jan Kuciak montre que dans certains pays, des personnes corrompues considèrent et utilisent l’UE comme une véritable vache à lait. Ça ne peut plus durer. Si l’Europe ne peut pas garantir l’utilisation efficace de ses moyens, elle perdra toute forme de soutien. »

Revoir la politique agricole

La politique agricole de l’UE doit aussi être revue en profondeur, estime l’eurodéputé Loones. « Faut-il soutenir davantage nos agriculteurs flamands ? Oui. Est-ce possible avec la politique agricole européenne actuelle ? Non. Récemment, nous avons vu comment il faudrait procéder. La Commission européenne a elle-même évalué ce qui se passerait si le financement européen des aides au revenu pour les agriculteurs se retrouvait à nouveau entre les mains des États membres à hauteur de 30 %. Le résultat ? La Belgique devrait payer 2,9 milliards d’euros de moins pour le budget pluriannuel de l’Europe. Avec cet argent, nous pourrions rémunérer nos agriculteurs, mais aussi les soutenir plus efficacement qu’aujourd’hui.

Solidarité européenne

Malheureusement, cette réforme n’aura pas lieu. La Commission en a décidé ainsi. « C'est une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs et les contribuables. Pourquoi doivent-ils envoyer année après année tout cet argent vers des pays de l’Est et du Sud qui affichent maintenant des chiffres de croissance plus élevés ? Ce sont toujours les mêmes qui payent et les mêmes qui reçoivent. De plus, l’aide n’arrive même pas aux États membres qui en ont vraiment besoin. Si c’est ça la solidarité européenne...

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