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Les autorités pourront contrôler les profils sociaux des demandeurs d’asile

Afin de vérifier si les demandeurs d’asile disent la vérité, le Commissariat aux réfugiés va pouvoir éplucher leurs profils sur les réseaux sociaux. Cette modification fait suite à la transposition dans notre droit de la directive européenne sur les procédures d’asile. « Autre modification importante : la possibilité de retirer les documents d’identité originaux des demandeurs d’asile pendant la procédure », explique le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken. « Cela nous permettra entre autres de vérifier leur authenticité. »
Cette mesure présente d’autres avantages : elle permettra d’éviter que des demandeurs d’asile refusés prétendent avoir perdu leurs papiers afin d’éviter d’être rapatriés. Ceux qui seront officiellement reconnus ne récupéreront pas non plus leurs documents originaux mais un passeport de réfugié. « Ceux qui viennent trouver refuge chez nous ne peuvent pas partir en vacances dans leur pays d’origine », estime Francken.
Vérifier les GSM et les ordinateurs
Bien que dans la pratique, les profils sociaux soient déjà contrôlés lors de l’examen des demandes d’asile, les juges ont plusieurs fois rappelé à l'ordre le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) par le passé. « Dans la nouvelle loi, la possibilité de vérifier la partie publique des réseaux sociaux sera bétonnée sur le plan juridique », explique Francken. « Le CGRA pourra analyser les GSM et les ordinateurs afin de vérifier la nationalité et le récit des demandeurs. Le demandeur d’asile devra certes donner son accord, mais un refus risquerait de nuire à la crédibilité de sa demande. »
Procédure d’appel plus stricte
Le gouvernement va aussi lutter contre le shopping linguistique, qui consiste pour certains demandeurs d’asile refusés à tenter d’obtenir une reconnaissance en introduisant une nouvelle demande d’asile dans une autre langue. La procédure d’appel sera également plus stricte. « Les demandeurs d’asile qui ont fait appel peuvent actuellement introduire plusieurs demandes d’asile », explique Francken. « Cette pratique sera rendue impossible : faire appel signifie attendre cet appel. » Dans les centres fermés, le délai d’appel sera ramené de 15 à 10 jours. « Cela réduira la durée de la procédure, et donc l’incertitude pour le demandeur d’asile et les frais d’accueil pour les autorités », conclut Francken.
Une attention particulière pour les profils vulnérables
Pour finir, le gouvernement a également pris plusieurs mesures afin de répondre aux besoins particuliers des groupes cibles vulnérables, comme les femmes, les mineurs et les demandeurs d’asile handicapés. Une femme qui a été violée dans son pays d'origine risque par exemple de refuser de parler si elle est interrogée par un « protection officer » masculin. Les mineurs doivent eux aussi pouvoir s’exprimer et être entendus.