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« Les actions des syndicats de police sont la conséquence de la politique laxiste de la ministre Verlinden »
Depuis plusieurs jours, les actions des syndicats de police sont à l’origine de troubles et de frustrations pour les usagers de la route et les voyageurs dans les aéroports. Les syndicats sont déterminés et leur préavis de grève court jusqu’à fin janvier 2022. « Ce sont les citoyens qui font les frais de la politique laxiste de la ministre Verlinden. Elle doit envoyer un signal fort et clair au plus vite », estiment les députées fédérales Yngvild Ingels et Sigrid Goethals.
S’ils ont été indexés, les barèmes salariaux de la police intégrée n’ont en revanche plus été adaptés depuis 20 ans, contrairement à ceux de la fonction publique. L’ancien ministre de l’Intérieur Jan Jambon était parvenu à un accord afin de combler quelque peu l’écart à travers une hausse de 3 % et des chèques-repas.
La ministre Verlinden ne prévoit pas de moyens supplémentaires
Mais ces pas dans la bonne direction se sont interrompus avec la ministre fédérale Annelies Verlinden (CD&V). À une question de la députée fédérale N-VA Yngvild Ingels, elle a répondu qu’elle ne prévoirait pas de moyens supplémentaires pour de futures adaptations salariales. « Durant les négociations, la ministre Verlinden aurait néanmoins proposé une augmentation de 35 euros nets par mois, ce qu’elle a ensuite contesté. Cette attitude a sapé la confiance des syndicats, à qui l’on a systématiquement répondu qu’il leur faudrait attendre le prochain conclave budgétaire. Avec toutes les conséquences que cela implique », explique Yngvild Ingels.
Une promesse de 100 millions d’euros partie en fumée
Autre élément : le régime NAPAP (pension anticipée) provisoire de 2016, apparu dans l’attente d’un cadre général pour les métiers lourds. D’après les notifications budgétaires, il doit s’éteindre d’ici 2023 afin qu’un nouveau système puisse voir le jour. La promesse de la ministre Verlinden de proposer une solution d’ici le contrôle budgétaire de mars 2021 n’a toutefois pas été tenue. « Dans le récent budget, nous avons en outre pu lire que les services de sécurité, dont la police fédérale, allaient perdre 1,11 % de leurs moyens en 2022. Les 100 millions d’euros supplémentaires pour la police fédérale promis au début de la législature sont donc partis en fumée », ajoute Sigrid Goethals. « Il n’y a pas de moyens prévus pour une augmentation des salaires ni pour le régime NAPAP. »
Besoin d’un signal fort
« Pour mettre un terme aux actions de la police, la ministre Verlinden va devoir envoyer un signal clair et fort. Les nuisances subies par les citoyens sont en effet la conséquence de sa politique laxiste. Elle n’a toutefois pas l’intention d’organiser une nouvelle réunion, visiblement », concluent Ingels et Goethals.