Les 8 raisons pour lesquelles la N-VA est opposée à la nouvelle loi sur l’avortement

7 juillet 2020

« Nous ne sommes pas contre l’avortement. Ni contre les droits des femmes. Mais la proposition de loi des partis libéraux et de gauche/verts visant à assouplir la législation relative à l’avortement n’est pas justifiée et va beaucoup trop loin », explique la N-VA. Voici pourquoi.

  1. Un assouplissement infondé
    La prolongation du délai légal à 18 semaines n’est absolument pas fondée. Presque partout en Europe, à l’exception des Pays-Bas, le délai se situe entre dix et douze semaines. Et ce n’est pas un hasard : le fœtus ne dépasse alors pas six centimètres et l’avortement se fait par curetage. À 18 semaines, soit la moitié de la grossesse, le fœtus fait environ 20 centimètres, et l’on doit alors procéder à un mini-accouchement ou à un retrait à l’aide d’instruments. Le risque de complications est bien plus élevé et l’intervention est beaucoup plus lourde pour le fœtus, la mère et le médecin. Sans oublier que le sexe est connu. Avorter car on aurait préféré un enfant de l’autre sexe ? Cela devient possible, sans le moindre débat.
     
  2. La dernière adaptation n’a fait l’objet d’aucune évaluation
    La loi sur l’avortement a déjà été adaptée il y a un an à peine. Le délai légal a disparu du droit pénal et six jours ont été ajoutés. Attendre une évaluation ? Les soumissionnaires refusent. Ils préfèrent avancer à l’aveugle, dans un souci de se montrer « les plus progressistes ».
     
  3. Aucun délai de facto
    Cette législation supprime toutes les dispositions pénales. Il n’y a donc de facto plus aucun délai et chacun peut faire ce qu’il veut jusqu’à la naissance. Même les Pays-Bas progressistes n’ont pas supprimé leurs dispositions pénales. C’est la logique même.
     
  4. De lourdes peines en cas d’opposition
    En revanche, des dispositions pénales sont bel et bien prévues pour quiconque tenterait d’une quelconque manière d’éviter un avortement, allant jusqu’à des peines de prison. Un homme qui s’oppose à l’avortement de son futur enfant a donc plus à craindre que le médecin qui procède à l’avortement juste avant la naissance.
     
  5. Pas le temps de changer d’avis
    Le délai de réflexion passe de six jours à 48 heures. Même aux Pays-Bas, il est encore de cinq jours. À juste titre. Et s’il s’agissait d’une réaction irréfléchie à la suite d’une rupture ? Et si l’avortement se faisait sous la pression des proches ? Le délai de réflexion permet d’aider les personnes fragilisées et d’accompagner les femmes sur le plan psychologique. Mais les soumissionnaires ne veulent surtout pas entendre parler de prévention. Aussi irrévocable cette décision soit-elle.
     
  6. Nous ne savons pas pourquoi les femmes se rendent aux Pays-Bas
    Aucune enquête n’a jamais été réalisée sur les 500 femmes qui se rendent aux Pays-Bas pour avorter. Qui sont-elles ? Pourquoi attendent-elles si longtemps ? Et combien en aiderait-on en réalité en portant le délai à 18 semaines ? Nul ne le sait. Plutôt que d’aider ces femmes à éviter de devoir subir une telle intervention en cette phase avancée de leur grossesse, les soumissionnaires préfèrent les faire disparaître dans les statistiques.
     
  7. L’avortement devient un contraceptif
    Les centres d’avortement ne pourront plus parler de contraception ni d’alternatives comme l’adoption. Pas même lorsqu’une même femme revient pour la deuxième ou troisième fois. L’avortement ne saurait devenir un simple contraceptif.
     
  8. Avortement = extraction de dent ?
    L’avortement va devenir un acte médical banal, un droit du patient. Un peu comme l’extraction d’une dent. C’est pourtant loin d’être le cas, en premier lieu pour les femmes qui le subissent.

« Cette extension ne bénéficie d’aucun soutien ni d’une majorité politique en Flandre. Les soumissionnaires cherchent à apparaître comme le pays le plus progressiste au monde. C’est hallucinant. Et particulièrement dangereux lorsqu’il s’agit d’une loi sur la vie et la mort. Nous ne voulons pas avoir la loi la plus progressiste, mais la meilleure au monde, dans l’intérêt de toutes les parties concernées », conclut la N-VA. Elle appelle les soumissionnaires à se pencher de manière plus réfléchie sur des thèmes éthiques aussi délicats.

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