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Le « super-procureur » est-il vraiment la solution au problème de l’insécurité routière ?
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Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne lance aujourd’hui la création d’un parquet national chargé de la sécurité routière. Un « super-procureur » devra veiller à ce que plus aucun chauffard n’échappe à une amende. Les députés fédéraux Wouter Raskin et Sophie De Wit sont dubitatifs : « Il faut augmenter le risque de se faire prendre, mais nous ne sommes pas certains que ce nouveau super-procureur soit la bonne solution. »
« Il est clair que la vitesse tue sur les routes », explique le député fédéral N-VA Wouter Raskin. « C’est pourquoi nous devons augmenter le risque de se faire prendre. La N-VA a toujours été favorable à la lutte pour la sécurité routière, mais je ne suis pas sûr que ce plan soit la bonne solution. »
La députée fédérale Sophie De Wit se demande si cette infrastructure supplémentaire ne va pas nuire à l’efficacité. « Pourquoi ne pas se contenter de renforcer les parquets existants et leur communiquer des directives claires du collège des procureurs généraux ? Cela permettrait également d’appliquer une politique plus rapide et uniforme en matière d’amendes. »
Ne pas harceler les Flamands
Il est clair que nous devons lutter davantage contre la vitesse excessive. Mais de nombreux autres délits méritent eux aussi une plus grande attention. « L’objectif ne saurait être d’aller chercher encore plus d’argent chez le citoyen responsable qui roule un peu trop vite sur une chaussée en agglomération, alors que nous nous montrons beaucoup plus laxistes envers d’autres délits. Ou bien le ministre compte-t-il également créer de nouveaux parquets nationaux pour les affaires de viol, de violence intrafamiliale ou de trafic de drogue ? », s’interroge Sophie De Wit.
Le risque de se faire prendre bien moins élevé en Wallonie
La différence dans le nombre de radars et de contrôles de vitesse organisés dans les deux parties du pays est par ailleurs frappante. En 2019, la Flandre comptait 1450 radars automatiques (20 pour 1000 kilomètres), contre seulement 280 (3,4 pour 1000 kilomètres) pour la Wallonie. Le nombre de radars tronçons est également au moins cinq fois plus élevé en Flandre.
« Le ministre va-t-il également faire en sorte que le risque de se faire prendre soit le même dans toutes les régions ? Ou bien n’a-t-on pas le droit de toucher aux Transferts Les flux monétaires de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie sont appelés des transferts. Le montant des transferts par le biais du budget fédéral, de la loi de financement et de la sécurité sociale serait de 6 à 7 milliards d’euros par an, voire de 11 milliards d’euros s’il est tenu compte du remboursement de la dette. Le montant des transferts est toujours contesté du côté francophone où les transferts sont considérés comme une mesure de solidarité. Une étude du Vives (KULeuven) a démontré que les transferts ne servent pas la solidarité mais ont plutôt un effet paralysant sur la croissance tant de l’économie wallonne que de l’économie flamande. transferts d’argent de la Flandre vers la Wallonie, qui sont la conséquence des déséquilibres actuels ? », conclut Raskin.