« Le seul barrage au tsunami de taxes rouge-vert est de voter pour la N-VA. »

17 mai 2019
Bart De Wever & Jan Jambon

Lors de sa création en 2001, personne ne s’imaginait que la N-VA deviendrait un jour le plus grand parti du pays. Dix-huit ans après, elle se présente aux électeurs avec des candidats chefs de gouvernement clairs pour la Flandre et la Belgique. Nous nous sommes entretenus avec Bart De Wever et Jan Jambon.

Jan, tout le monde pensait que vous seriez le prochain ministre-président flamand. Que s’est-il passé ?

Jan Jambon : « Très bonne question (il rit).

Plus sérieusement, lors d’élections, il faut toujours former la meilleure équipe et se présenter aux électeurs dans la meilleure configuration possible. »

Quel regard portez-vous sur la première participation de la N-VA à un gouvernement fédéral ?

Jan Jambon : « Je pense que nous avons marqué la législature de notre empreinte. Lorsque je suis devenu ministre il y a cinq ans, nous avons hérité du chaos laissé par Elio Di Rupo. Un marché du travail en perdition, des nouveaux investissements insuffisants et des impôts bien trop élevés. Nous sommes parvenus à inverser la tendance, c’est le moins que l’on puisse dire. Grâce au Tax shift Il est question de tax shift ou de glissement d’impôts lorsqu’un nouvel impôt est introduit ou qu’un impôt existant est majoré pour en réduire ou en supprimer un autre. La N-VA est partisane d’un glissement des charges sur le travail vers des charges sur la consommation ou la pollution de l’environnement, par exemple, mais pas d’un impôt qui augmente la pression fiscale totale. tax shift et à la réforme de l’impôt des sociétés, nous avons donné une bouffée d’oxygène à notre économie. »

Bart De Wever : « Certains prétendent que la N-VA est synonyme de désastre social et que la pauvreté a augmenté lorsque nous étions au pouvoir. Mais qui a le plus profité du tax shift mis en œuvre par Johan Van Overtveldt ? Les plus bas revenus, qui, sur une base annuelle, bénéficient d’un treizième mois. »

Le calcul des programmes électoraux par le Bureau du Plan Le Bureau Fédéral du Plan (BFP) est une institution belge d’utilité publique. Le Bureau du Plan réalise des études et projections concernant des problèmes de politique socio-économique et écologique. Il met son expertise scientifique à la disposition du gouvernement, du parlement, des partenaires sociaux et des institutions nationales et internationales. Bureau du Plan indique lui aussi que la N-VA appauvrit encore les plus pauvres.

Jan Jambon : « C’est totalement faux. Dans notre programme, les seuls à subir une diminution sont les chômeurs de longue durée. Ils perdent en effet leurs allocations de chômage au bout de trois ans. Tous les autres profitent d’une hausse, y compris les plus bas revenus. »

Bart De Wever : « Nous souhaitons également augmenter la pension minimum. Nous ne pouvons pas accepter qu’après sa pension, quelqu’un qui a travaillé et cotisé toute sa vie reçoive moins que quelqu’un qui ne peut pas en dire autant. »

Quid du budget ?

Bart De Wever : « Le budget ? Le budget de la Flandre est en équilibre depuis plusieurs années. »

Jan Jambon : « Si Bruxelles et la Wallonie activaient autant de personnes que la Flandre, le budget fédéral se porterait lui aussi beaucoup mieux. Notre État-providence repose sur la contribution de chacun. Nous devons donc récompenser le travail et l’esprit d’entreprise et les rendre plus attrayants que l’inactivité. Nous estimons qu’il faut d’abord cotiser avant de pouvoir bénéficier de notre Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale . »

Le gouvernement Michel est tombé sur le thème de la migration. Certains qualifient la N-VA de parti antimigrants.

Jan Jambon : « Nous ne sommes pas contre les migrants mais contre la migration incontrôlée qui permet à n’importe qui d’entrer dans notre pays. Nous voulons pouvoir choisir qui entre et sous quelles conditions, sans perdre de vue l’aspect humain. »

Bart De Wever : « Si la N-VA est un parti antimigrants, expliquez-moi ce que font Assita Kanko, Darya Safai ou encore Zuhal Demir sur nos listes. Elles sont le parfait exemple de ce que nous attendons des nouveaux arrivants : qu’ils apprennent notre langue, adoptent nos valeurs et travaillent. »

Parlons maintenant de la Flandre. Le prochain ministre-président héritera d’une région prospère.

Bart De Wever : « La Flandre est synonyme de progrès. Sous Geert Bourgeois, nous avons battu les records les uns après les autres : record d’exportations, record de travailleurs, record de nuitées touristiques, record du nombre de tués sur les routes le plus faible, record d’investissements dans les logements sociaux. Et Ben Weyts est parvenu à trancher le nœud gordien d’Oosterweel et à faire de la Flandre la région la plus respectueuse des animaux de toute l’Europe. »

Jan Jambon : « Le prochain ministre-président pourra remercier son prédécesseur du fond du cœur. En matière de progrès et de force de conviction, je pense que Geert Bourgeois est un modèle. Voyez l’incroyable trajet parcouru par notre parti grâce à Geert : nous sommes passés d’un groupe d’un seul homme à la Chambre au plus grand parti du pays et au poste de ministre-président au sein du gouvernement flamand. Le rôle qu’a joué Geert Bourgeois est largement sous-estimé. »

Quels sont les défis de la Flandre pour les cinq prochaines années ?

Bart De Wever : « Il y en a plus qu’il n’en faut. La Flandre a des milliers de postes vacants à pourvoir. Si en Belgique, les Flamands sont champions avec un taux d’activité de 75 %, ce pourcentage est encore plus élevé dans nos pays voisins. Les défis sont aussi nombreux dans les domaines de la mobilité et des soins de santé. Et nous devons continuer de préparer la Flandre à la transition vers les technologies intelligentes. »

Si l’enseignement flamand fut une grande fierté, il a aujourd’hui perdu de sa superbe. Est-ce dû à un manque d’ambition ?

Bart De Wever : « Parmi tous les pays de l’OCDE participant à l’enquête triennale PISA, les jeunes Flamands de 15 ans sont ceux qui affichent le niveau d’ambition le plus bas. Mais ce manque d’ambition est bien évidemment dû à ceux qui établissent les programmes et placent systématiquement la barre plus bas. »

Jan Jambon : « Lorsque vous recevez pour consigne d’utiliser des smileys au lieu des notes ou de ne plus effectuer de tests de connaissances ou de compréhension à la lecture, impossible de s’en apercevoir. Mais lorsqu’une enquête PISA vient ensuite évaluer ces connaissances ou cette capacité de compréhension à la lecture, les masques tombent. »

Que faudrait-il changer ?

Bart De Wever : « Nous devons rendre le pouvoir aux enseignants. Et nous devons abandonner l’idée selon laquelle le bien-être de l’élève est inconciliable avec l’apprentissage et le travail. »

Jan Jambon : « C’est également valable dans l’enseignement supérieur. Nos universités ne doivent pas revoir leurs ambitions à la baisse parce que les étudiants qui y entrent ne seraient pas prêts. »

Dans le cadre de cette campagne, la N-VA joue la carte du progrès. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Bart De Wever : « La Flandre doit aller vers le progrès. Nous ne devons pas céder face à ceux qui prétendent que nous n’y arriverons que si le Flamand cède petit à petit la prospérité qu’il a lui-même créée. Quand je vois le programme de Groen, je suis au bord de la crise cardiaque. »

Jan Jambon : « Si l’on en croit les derniers sondages, nous aurons côté francophone un front rouge‑vert qui rêve ouvertement de transports publics gratuits et d’une semaine de travail de quatre jours. Si ces partis arrivent au pouvoir, ils anéantiront l’ensemble de la politique de relance initiée sous le gouvernement Michel. Et devinez qui en fera les frais ? Ce sera sans nous. »

Quelle est la probabilité de voir émerger un tel front ?

Bart De Wever : « Quand on voit que les partis de gauche en Belgique francophone atteignent ensemble les 60 %, je pense que c’est tout à fait envisageable. C’est à peine si Kristof Calvo de Groen n’est pas déjà en train de mesurer la taille des rideaux du 16 rue de la Loi. Ce serait un véritable coup dur pour le portefeuille de la classe moyenne flamande. Nous ne pouvons pas le permettre. Le seul barrage au tsunami de taxes rouge-vert est la N-VA. »

 

Bart DE WEVER, candidat au poste de ministre-président flamand,
et Jan JAMBON, candidat au poste de Premier ministre

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