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Le rapport sur Sciensano révèle une absence totale de structure et de procédures

Sciensano est une institution fédérale qui a acquis une notoriété nationale durant la crise du coronavirus en collectant et publiant des données de santé. La Cour des comptes vient de publier un rapport sur la manière dont elle gère les données de santé en Belgique. Il énumère de nombreuses lacunes et met même en garde contre une possible inconstitutionnalité. La députée fédérale Frieda Gijbels n’est guère surprise : « La Belgique ressemble à un pays en développement lorsqu’il s’agit de gérer, de partager et d’analyser des données de santé. »
Le rapport évoque l’absence de cadre juridique pour la réutilisation des données par des tiers, l’absence de stratégie globale et de plan d’évaluation, ainsi que le manque de clarté quant à la publicité des données. Le système de protection des données laisse également à désirer et les procédures concernant le comité de sécurité de l’information sont trop opaques.
Pays en développement
« Pendant le coronavirus, il était très difficile d’obtenir des données de Sciensano. Il a même fallu faire appel au Comité pour la Publicité de l’administration pour obtenir les données hospitalières. Mais même lorsque celui-ci a indiqué que les données hospitalières devaient être rendues publiques, Sciensano a continué de refuser. On comprend maintenant pourquoi. La Belgique ressemble à un pays en développement lorsqu’il s’agit de gérer, de partager et d’analyser des données de santé. »
Vertige
« L’absence de structures et de procédures et le manque d’attention portée à la publicité des données me donnent le vertige. J’ai encore plus de respect pour le personnel de Sciensano, car beaucoup de choses ont dû être inventées et improvisées pendant le Covid. Il est incroyable que le gouvernement ne s’engage pas plus en faveur d’un paysage de données moderne et de la publicité de l’administration. S’il était possible de se procurer les données justifiant la politique à l’époque, personne n’était apparemment autorisé à les contrôler. Ce n’est pas acceptable dans une démocratie. Je suis donc particulièrement heureuse que nous ayons au moins la Cour des comptes pour clarifier ces questions. Cela ne peut en rester là, c’est une question de santé publique. Le gouvernement doit rapidement remettre de l’ordre. »