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Le PS a obtenu ce qu’il voulait : la « réforme des pensions » est un non-accord symbolique

La durée des négociations aura été inversement proportionnelle au résultat : l’accord sur les pensions de la coalition Vivaldi est une coquille vide sans le moindre financement. Ces derniers mois, le PS a répété à plusieurs reprises qu’aucune réforme du système n’était selon lui nécessaire. « Le PS a obtenu ce qu’il voulait. Où sont les partis pour qui il valait mieux ne pas conclure d’accord du tout plutôt qu’un mauvais accord ? », se demande le député fédéral Wim Van der Donckt.
« Ce n’est pas une réforme des pensions que le gouvernement De Croo vient de conclure, mais un non-accord symbolique. Les générations futures ont besoin d’un plan solide pour l’avenir. Elles se retrouvent avec un gouvernement totalement divisé qui, après un marathon de réunions de plusieurs semaines, présente un accord qui n’en a que le nom. Le coût du vieillissement va largement hypothéquer notre politique future, mais le gouvernement Vivaldi semble impuissant face à ce problème fondamental », ajoute le chef de groupe Peter De Roover.
Supplément de pension
Le bonus de pension est à peu près le seul point sur lequel les sept partis ont rapidement trouvé un accord. Ce supplément destiné aux personnes qui ne prennent pas leur pension de manière anticipée avait été supprimé sous le gouvernement précédent (qui comprenait la N-VA) car il n’avait pratiquement aucun effet par rapport à son coût. La Vivaldi le remet donc en place alors que rien n’a changé.
« 20 ans » de travail
Le nombre minimum d’années de travail pour bénéficier de la pension minimum de 1 500 euros est quant à lui fixé à 20 ans. « C’est-à-dire 5 000 jours de travail. On dit en réalité "20 ans" pour embellir les choses », estime Wim Van der Donckt. « Une carrière de 42 ans compte en effet 14 040 jours. La période de transition est par ailleurs ridiculement longue. Les conditions n’entreront en vigueur que le 1er janvier 2024, pour ceux qui ont actuellement 53 ans ou moins. »
Insulte
De nombreuses périodes non prestées resteront par ailleurs considérées comme des années de travail effectif. « En d’autres termes, quelqu’un qui n’aura la plupart du temps pas travaillé pourra bénéficier de la même pension que quelqu’un qui aura travaillé toute sa carrière. C’est une insulte envers tous ceux qui travaillent et cotisent », estime Van der Donckt.
Coquille vide sans le moindre financement
Pour finir, le gouvernement met ces mesures en place sans le moindre contrôle budgétaire. D’après une première réaction de la secrétaire d’État De Bleeker, les plans n’ont en effet toujours pas été calculés. « Cet accord n’est donc qu’une coquille vide sans le moindre financement. Il ne va pas relever l’âge réel de la pension ni garantir le caractère abordable de nos pensions. C’était pourtant l’engagement contenu dans l’accord de gouvernement. Le déficit de la Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale va continuer de se creuser, hypothéquant l’avenir des générations futures. Le gouvernement Vivaldi alourdit la facture des pensions, telle est la réalité », conclut Wim Van der Donckt.