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Le Premier ministre envoie un signal douteux aux nouveaux dirigeants congolais

« Où en est la politique africaine belge sans la N-VA ? Visiblement nulle part. » Le député fédéral Peter Luykx a réagi avec colère aux vœux adressés par le Premier ministre démissionnaire Charles Michel au nouveau président congolais Felix Tshisekedi. Le Premier ministre est l’un des rares dirigeants occidentaux à avoir félicité Tshisekedi à la suite de sa prestation de serment. Le député Luykx parle d’une manœuvre politicienne. « Au nom de qui s’exprime le Premier ministre ? On ne peut pas reconnaître ce nouveau président quand on est en affaires courantes », a expliqué Peter Luykx.
Partager le pouvoir
Le monde a réagi avec prudence à la désignation de Felix Tshisekedi en tant que vainqueur des élections présidentielles congolaises longtemps reportées. Les observateurs avaient désigné l’outsider Martin Fayulu grand gagnant, mais le régime de Joseph Kabila a finalement mis en avant Felix Tshisekedi en tant que nouveau président. « Ils ont choisi de ne pas tenir compte du résultat réel et de partager le pouvoir. Felix Tshisekedi devrait pourtant le savoir mieux que quiconque : c’est une telle victoire électorale volée qui a condamné son père à des années d’exil en Belgique », a analysé Peter Luykx.
Impossible de faire autrement
L’étrange victoire de Tshisekedi n’a guère été saluée dans le monde. L’UE se montre quelque peu réservée. « On s’attendrait à ce que notre pays adopte une position semblable. Mais à Bruxelles, impossible de faire autrement : une petite réprimande somme toute très diplomatique, et Charles Michel salue chaleureusement le nouveau président congolais, comme toujours en Belgique », explique le député Luykx.
Un signal douteux
Ces félicitations de la part de Charles Michel envoient un signal douteux, estime Peter Luykx. « La diplomatie belge se targue d’être écoutée au niveau international concernant la RDC ou la région des Grands Lacs. Avec un siège au Conseil de sécurité, elle entend profiter de cette position. Le Premier ministre aurait dû se contenter de prendre acte de cette nomination, ou, mieux encore, se taire », conclut Peter Luykx.