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Le plan d’action climatique bruxellois n’est que du vent

Le nouveau plan d’action climatique bruxellois n’est que l’ombre du plan initial annoncé l’an dernier par le ministre Maron. Alors que le gouvernement bruxellois réaffirme son intention de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 47 % d’ici 2030, il réduit significativement les mesures censées le permettre. C’est ce qui ressort d’informations obtenues par la cheffe de groupe Cieltje Van Achter auprès du ministre Alain Maron (Ecolo).
Cieltje Van Achter dénonce depuis plusieurs années le manque de fondement de la politique climatique bruxelloise. « Le ministre Maron aime à annoncer de grandes ambitions : pour Ecolo, les objectifs de réduction du CO2 ne sont jamais assez élevés... Mais à chaque fois que je demande d’étayer ces ambitions de manière concrète et chiffrée, je ne reçois plus aucune réponse. Dans son rapport relatif au nouveau plan d’action climatique, le Conseil bruxellois de l’Environnement émet la même critique. Les plans climatiques semblent élaborés au pif... »
Aucune justification chiffrée
Van Achter a comparé les nouvelles mesures climatiques du ministre Maron à son plan de 2022. « On ne retrouve toujours pas la moindre justification chiffrée », déplore Van Achter. « Mais le pire, c’est que les ambitions restent extrêmement élevées alors que les mesures allant de pair sont systématiquement édulcorées. Je pense à la stratégie de rénovation, l’un des deux gros chantiers sur lesquels Bruxelles doit miser pour réduire ses émissions de CO2. L’obligation de certificat PEB a été reportée de six ans, à 2031, par exemple. L’interdiction des nouvelles installations de chauffage au mazout a quant à elle été reportée de dix ans. Et désormais, les copropriétaires bruxellois ne devront plus réaliser de plans de rénovation. »
Hallucinant
Parallèlement, l’ambition de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030 a été revue à la hausse, passant de 40 à 47 %. Une situation hallucinante : dans la presse, le ministre présente un plan Air-Climat-Énergie rempli de belles promesses, mais sans le moindre fondement. « Quand on gratte un peu, on se rend vite compte que ce n’est que du vent. »