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« Le Parlement européen assouplit davantage une procédure à la frontière déjà laxiste et inapplicable »

« Après les élections de 2019, la Commission européenne avait enfin compris le message des électeurs européens en colère et frustrés. Un pacte européen global sur la migration avait alors été annoncé. Quatre ans plus tard, on attend toujours les résultats », déplorent les députés N-VA Assita Kanko et Theo Francken.
Plus strict, mais pas pour tout le monde
Un texte a enfin été présenté hier. Il s’agit d’une nouvelle directive relative à la procédure d’asile prévoyant une procédure plus stricte à la frontière. Les personnes arrivant aux frontières de l’Europe sans visa seraient détenues puis screenées et, en l’absence de droit à l’asile, renvoyées rapidement, le tout en quelques jours seulement. Mais qu’apprend-on maintenant ? Que la détention ne serait pas applicable aux mineurs étrangers non accompagnés ni aux familles illégales avec enfants de moins de 12 ans. Ceux-ci pourraient poursuivre tranquillement leur route.
Le pays rêvé des trafiquants d’êtres humains
« À travers ce système, l’Europe entretient les mêmes abus qu’à la frontière sud des États-Unis, où des trafiquants d’êtres humains utilisent des enfants pour faciliter l’accès à la terre promise. Des procédés abjects. Pas en notre nom », lancent Theo Francken et Assita Kanko. « En interdisant totalement la détention de mineurs dans le cadre du retour, la Vivaldi fait de la Belgique le pays rêvé des trafiquants d’êtres humains. »
Pas réaliste
Comment cette procédure pourrait-elle soudainement être traitée en quelques semaines seulement ? Les recours contre la détention et les décisions d’asile négatives restent en effet possibles. « En Belgique, une demande d’asile dure en moyenne plus de deux ans. Des pays comme l’Italie et la Grèce devraient donc traiter des milliers de cas en quelques semaines seulement ? Que s’imagine-t-on ? », se demandent Kanko et Francken. « Où vont-ils maintenir ces dizaines de milliers de personnes en détention ? Allons-nous construire des prisons géantes pour demandeurs d’asile à nos frontières extérieures ? »
Toujours plus faible
La procédure de retour se retrouve assouplie, l’accent étant mis sur le retour volontaire. « Qui peut penser qu’après un parcours de plusieurs milliers de kilomètres, ces personnes vont retourner chez elles volontairement quelques jours à peine après leur arrivée ? Il faut des années de batailles juridiques avant qu’un jugement final ne soit rendu. Et dans huit cas sur dix, il n’y a pas de retour effectif. On n’apporte aucune solution réelle, pas plus avec cette nouvelle procédure », concluent Theo Francken et Assita Kanko.