Le ministre Van Quickenborne fait fausse route concernant la libération des femmes de l’État islamique

7 décembre 2021
Koen Metsu

Une femme de l’État islamique a récemment été libérée après avoir été rapatriée vers notre pays par le gouvernement De Croo au mois de juillet, nous apprend le quotidien De Morgen. Une annonce étonnante, le ministre de la Justice Van Quickenborne ayant encore indiqué la semaine dernière en réponse à une question du député fédéral Koen Metsu que toutes les femmes de l’EI rapatriées se trouvaient actuellement derrière les barreaux. Metsu avait bien souligné que certaines sources parlaient d’une libération.

Les déclarations du ministre n’étaient donc pas exactes. Metsu est en colère : « Soit le ministre a volontairement menti, soit il est mal informé. Mais le fait que ces femmes radicalisées ne fassent l’objet d’aucun suivi est selon moi caractéristique de la politique de ce gouvernement. »

1,5 million d’euros pour des rapatriements sans le moindre suivi

Le ministre a expliqué ne pas avoir pas été correctement informé par le parquet. « Certains documents n’étaient pas à jour », explique le parquet dans une réaction accordée à De Morgen. « Le ministre Van Quickenborne continue d’affirmer que le rapatriement des femmes de l’EI est dans l’intérêt de la sûreté de l’État. Mais il va falloir m’expliquer pourquoi elles ne purgent qu’une petite partie de peines bien trop légères et se retrouvent ensuite en liberté. Le gouvernement dépense 1,5 million d’euros pour leur rapatriement, mais n’en assure aucun suivi. Le fait que le ministre n’ait même pas su que des membres de l’EI avaient été libérés est désolant », ajoute Metsu.

La libération de cette femme pose un réel problème. Non seulement car de nombreuses femmes ont parfois plus de sang sur les mains que leurs maris, mais aussi parce qu’elles peuvent à nouveau entrer en contact avec leurs enfants, qui risquent d’être la cible de leurs idées radicales.

Juger les adeptes de l’EI dans le pays en conflit

Si les adeptes de l’EI rapatriés se retrouvent si rapidement libérés, c’est parce que la justice belge manque de preuves. De nombreux terroristes ne sont donc condamnés que pour leur simple appartenance à un groupe terroriste. Metsu plaide donc pour le jugement des adeptes de l’EI directement dans le pays en conflit et a même proposé de coopérer avec les autorités kurdes, puisque c’est là que se trouvent les preuves. « Le ministre a beau prétendre que c’est le pouvoir judiciaire qui les libère, c’est bien grâce à lui que ces femmes ont été rapatriées et circulent désormais librement en Belgique. »

Van Quickenborne souhaite fermer les ailes dédiées aux personnes radicalisées

En réponse à une question parlementaire, Metsu a par ailleurs appris que le ministre Van Quickenborne souhaitait supprimer des places dans les ailes DeRadex des prisons belges. Ces ailes accueillent des personnes radicalisées sous un régime spécial afin de les empêcher de radicaliser leurs codétenus. Le ministre envisage désormais de les fermer entièrement. « Il n’a vraiment pas conscience de la gravité de la situation », conclut Metsu.

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