Le gouvernement fédéral signe un chèque sans provision en faveur des soins de santé

8 juin 2022
Kathleen Depoorter

Le gouvernement fédéral verse une nouvelle fois de l’argent au secteur des soins de santé sans la moindre concertation avec les entités fédérées et sans procéder aux réformes structurelles qui s’imposent. La députée fédérale Kathleen Depoorter réagit : « On ne résoudra pas les véritables problèmes des soins de santé avec un chèque sans provision, mais à travers des mesures de fond courageuses et une vision à long terme. La Vivaldi se distingue une nouvelle fois par sa vision à court terme et Vooruit fait encore cavalier seul. »

Au sein de la commission Affaires sociales, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a mis sur la table un budget unique de 207 millions d’euros pour une partie des prestataires de soins (notamment les pharmaciens et les médecins). Il s’agit d’une indexation accélérée des dépenses de santé. La majorité Vivaldi a approuvé cette mesure. Vandenbroucke avait pourtant promis, tout comme l’ancien président de Vooruit John Crombez, de chercher des gains d’efficacité supplémentaires et de procéder à une réforme des hôpitaux. Rien de tout cela n’a encore été fait.

Distribuer sans compter

Le gouvernement fédéral continue de distribuer les cadeaux sans tenir compte de la situation budgétaire exsangue. S’agit-il une nouvelle fois d’un manque d’unité et de courage politique au sein d’un gouvernement divisé ? N’a-t-on toujours pas le courage de prendre des mesures difficiles mais ô combien nécessaires et urgentes afin de réformer nos soins de santé de manière durable et structurelle ? Ou bien pense-t-on déjà aux élections de 2024, au détriment des contribuables actuels et futurs (et majoritairement flamands, bien évidemment) ?

Les soignants flamands sont les dindons de la farce

Le Gouvernement flamand se retrouve ainsi mis devant le fait accompli.  Comment les soignants flamands vont-ils réagir face à ces cadeaux du fédéral ? Il est facile de dépenser de l’argent que l’on n’a pas et d’ensuite dire que la Flandre ne suit pas. Depoorter se montre très claire : « La Vivaldi ne s’attaque pas aux racines du problème. Vooruit se rachète un peu de crédit dont il a absolument besoin, mais les soignants flamands sont les dindons de la farce. »

Ridiculisés

Ces décisions douteuses du gouvernement fédéral s’opposent à la politique de sobriété que le Gouvernement flamand entend mener. La Flandre et les autorités fédérales ont en effet décidé de suivre ensemble la logique IFIC et d’indemniser le personnel soignant selon leur fonction. « Vandenbroucke et Vooruit ridiculisent maintenant leurs collègues flamands de la Vivaldi en indemnisant non pas selon la fonction mais selon la formation. Y a-t-il concertation au sein de la Vivaldi et tient-on encore compte de ses partenaires de coalition ? », se demande Depoorter.

Une raison de plus de transférer les soins de santé

L’absence de soutien du fédéral envers la nouvelle ministre flamande et sa politique fait doublement mal pour les soignants : ce budget unique risque de créer une concurrence entre le personnel soignant flamand et le personnel fédéral. « Qui va en bénéficier, si ce n’est l’image de Vandenbroucke et de la Vivaldi ? Certainement pas les soignants, ni les patients ni les contribuables », conclut Depoorter. Une raison de plus de transférer l’ensemble des soins de santé et leur financement vers les communautés.

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