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Le député fédéral Michael Freilich : « De Sutter doit prendre ses responsabilités et révoquer le conseil d’administration de bpost »

Selon le quotidien Het Laatste Nieuws, bpost aurait remporté en 2016 la concession de presse actuelle, toujours en cours, en utilisant des informations privilégiées. L’audit interne de bpost n’en fait pourtant pas mention. « Il s’agit d’une erreur capitale qui témoigne soit d’une incompétence manifeste, soit d’une mauvaise intention. Un nouvel audit doit être mené, par une partie externe et neutre cette fois », déclare le député fédéral Michael Freilich.
Si l’on savait déjà que bpost avait tenté d’obtenir la future concession pour la distribution de journaux et de magazines dans notre pays sur fond de collusion, un e-mail de 2016 auquel HLN a eu accès prouve noir sur blanc qu’elle disposait d’informations privilégiées lors de l’appel d’offres pour le contrat en cours. « Ces informations privilégiées signifient que bpost savait qu’elle serait la seule à soumettre une offre. Il lui fut donc facile d’augmenter le prix de plusieurs dizaines de millions d’euros. En d’autres termes, Bpost a empoché au moins 400 millions d’euros aux dépens des contribuables », explique Michael Freilich.
Aucune mention
L’audit interne de bpost ne mentionne nulle part ces informations privilégiées. Pourquoi les avocats de bpost, à qui l’e-mail était adressé, n’ont-ils pas tiré la sonnette d’alarme à l’époque ? Petit résumé des faits : le cabinet d’avocats auquel l’e-mail était adressé en 2016 et celui chargé de l’audit aujourd’hui seraient la même partie : le cabinet Eubelius. C’est ce même cabinet qui a accompagné l’acquisition d’AMP (l’autre concurrent) par bpost. « Il y a clairement conflit d’intérêts pour Eubelius, qui n’aurait jamais dû réaliser cet audit interne pour bpost », estime Freilich. « Il s’agit d’une faute grave qui, à mon sens, remet en cause l’intégralité de l’audit. On ne peut être à la fois juge et partie. Pendant des années, Eubelius a participé à la rédaction de contrats pour bpost. Il est évident qu’ils ne vont pas s’incriminer eux-mêmes. »
Erreur grossière du conseil d’administration de bpost
Une erreur grossière du conseil d’administration de bpost dirigé par la PS Audrey Hanard, selon Freilich. « Comment a-t-elle pu confier l’audit à Eubelius alors qu’elle savait qu’ils étaient partie prenante ? Ou l’idée était-elle justement de rejeter la responsabilité sur d’autres afin de se mettre à l’abri ? Cette piste paraît plausible. »
Le conseil d’administration doit démissionner
Pour le député fédéral Freilich, la conclusion est claire : « Le conseil d’administration dans son ensemble doit démissionner. Il s’agit d’une erreur capitale qui témoigne soit d’une incompétence manifeste, soit d’une mauvaise intention. Un nouvel audit doit être mené, par une partie externe et neutre cette fois. Je me tourne vers la ministre compétente De Sutter (Groen), car elle est la seule à pouvoir révoquer le conseil d’administration. Mais je crains que Paul Magnette et le PS ne soient pas d’accord. »