L’augmentation gigantesque du budget consacré à l’asile est irresponsable

« Cette augmentation gigantesque du budget ne se justifie pas par les chiffres de l’asile. » Une des tendances les plus remarquables du budget fédéral pour 2021 est la très forte augmentation du budget destiné à l’accueil des demandeurs d’asile. Avec 427 millions d’euros, le budget de fonctionnement initial est pas moins de 138 millions plus élevé que celui de 2018, soit une hausse de 48 %. « Comme si ce montant ne suffisait pas, 80 millions sont également mis de côté pour l’accueil via la provision interdépartementale, un fourre-tout décrit par la Cour des comptes comme une astuce budgétaire permettant de dissimuler les coûts réels », explique la N-VA.

Une augmentation irresponsable

Au total, le gouvernement violet-vert dépensera plus d’un demi-milliard d’euros pour l’accueil des demandeurs d’asile l’année prochaine. « Un record absolu pour un budget initial », note la N-VA. Lors de la crise migratoire de 2015-2016, un million et demi de personnes avaient pu traverser la frontière européenne en Grèce sans encombre. Afin de les accueillir, le budget initial avait été revu à la hausse pour atteindre 308 millions d’euros en 2016. Le gouvernement dépasse ce montant de 119 millions d’euros. « Cette augmentation gigantesque du budget ne se justifie pas par les chiffres de l’asile », explique la N-VA.

Le coronavirus a semé le chaos, tant sur le plan humain qu’au niveau économique, mais il a aussi eu un avantage imprévu : des chiffres de l’asile historiquement bas. En avril, les services d’asile à Bruxelles ont enregistré 172 nouvelles premières demandes à peine, et 225 en mai. Des chiffres extrêmement bas, qui ont fait baisser la pression sur le réseau d’accueil.

Pourquoi maintenir le robinet ouvert ?

Orientation immédiate vers un lieu d’accueil

Tout d’abord, le secrétaire d’État Mahdi tient à fournir un accès entièrement libre au réseau d’accueil pour chaque migrant illégal qui vient se présenter en tant que demandeur d’asile à Bruxelles. Plus d’enregistrement obligatoire ni de réservation, mais une inscription directe et une orientation immédiate vers un lieu d’accueil. Les demandes d’asile sont donc reparties à la hausse. Rien qu’en octobre, 1437 nouvelles premières demandes ont été introduites. « Il semble que le gouvernement violet-vert anticipe une augmentation forte et soutenue du nombre de demandes d’asile à Bruxelles », explique la N-VA.

Le secrétaire d’État Mahdi fait venir des demandeurs d’asile en Belgique
Le secrétaire d’État Mahdi fait par ailleurs venir de nombreux demandeurs d’asile en Belgique. 150 migrants illégaux doivent être emmenés des camps d’accueil de Lesbos vers la Belgique, un premier groupe qui sera suivi de nombreux autres. Un nombre inconnu de demandeurs d’asile seront également transportés en avion depuis des camps d’Afrique et du Moyen-Orient. Toutes ces personnes doivent être accueillies, ce qui rend cette augmentation budgétaire nécessaire.

« Un tampon stratégique structurel » et un modèle d’accueil plus luxueux

D’autres choix politiques contestés de ce gouvernement violet-vert vont eux aussi faire grimper la note. Le gouvernement va ainsi mettre en place un « tampon stratégique structurel » de plusieurs milliers de lieux d’accueil. Un gaspillage d’argent pur et simple, le maintien de lits vides coûtant une fortune.

Le gouvernement opte par ailleurs pour un modèle d’accueil plus luxueux. Les critères permettant de donner aux demandeurs d’asile une maison ou un appartement propre avec une allocation pendant leur procédure d’asile plutôt que le gîte et le couvert dans des structures d’accueil collectives seront en effet étendus. D’après la note de politique du secrétaire d’État Mahdi, tous les demandeurs d’asile ayant un enfant mineur se verront attribuer une maison ou un appartement propre, peu importe leur nationalité et donc leurs chances d’être reconnus en tant que réfugiés.

Un choix politique qui va créer un effet d’aspiration

Dans nos pays voisins, l’accueil sobre dans des structures collectives est la norme. Ce choix politique va inévitablement créer un effet d’aspiration, et la demande va encore augmenter. La voie choisie par le gouvernement violet-vert dans le dossier de l’asile n’est pas constructive, mais destructrice. C’est la voie du renforcement de l’accueil, sans tenir compte des coûts ni des flux. Notre pays va devenir une destination plus accessible et plus luxueuse pour les demandeurs d’asile.