L’asbl Amazone a reçu plus de deux millions d’euros de fonds publics non couverts

L’asbl Amazone, une organisation bruxelloise pour la promotion de l’égalité de genres, reçoit depuis plusieurs années d’importants subsides via l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH). La députée fédérale Kathleen Depoorter et la Cour des comptes ont à plusieurs reprises dénoncé le fonctionnement opaque et la mauvaise gestion financière de l’asbl. Si la secrétaire d’État compétente Schlitz a toujours ignoré ces accusations, elle a tout de même fini par indiquer que l’asbl Amazone avait revu son fonctionnement. « Nous sommes ravis d’avoir un plan financier viable sur la table, mais pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps ? Deux millions d’euros de fonds publics ont été jetés par les fenêtres sans le moindre contrôle réel », déplore Kathleen Depoorter.

Restaurant déficitaire

L’asbl Amazone reste l’un des principaux bénéficiaires de subsides de l’IEFH, qui se trouve sous la tutelle de la secrétaire d’État Schlitz et dont celle-ci endosse la responsabilité politique. Outre ces fonds publics, l’asbl Amazone a également accès à des bâtiments mis à disposition par la Régie des Bâtiments. Elle a aussi exploité un centre de conférences et un restaurant déficitaire. « Un tel restaurant, déficitaire qui plus est, fait-il vraiment partie de la mission de l’asbl ? », se demande Kathleen Depoorter. « L’asbl reçoit par ailleurs toutes sortes d’aides via d’autres canaux. J’ai l’impression que l’on a cherché à taire ces abus financiers structurels. Il est pourtant question d’argent public. »

Garder les pots de subsides bien fermés

Les partis de majorité ont rejeté la demande initiale pour plus de transparence au motif que l’asbl « joue un rôle social important ». « Il ne s’agit là que d’un prétexte pour garder les pots de subsides bien fermés », estime Depoorter. « Soyons sérieux : ce n’est pas parce que l’on joue un rôle social important que l’on peut tout se permettre avec l’argent public sans le moindre contrôle. » Kathleen Depoorter suivra de près l’évolution de la situation. « De nombreuses questions restent en suspens et la nervosité se fait de plus en plus ressentir. Seuls un fonctionnement correct et une transparence totale permettront de faire la lumière sur cette affaire. »