L’approche belge de la crise des réfugiés ukrainiens est inefficace et chaotique

24 mars 2022
Valerie Van Peel

Le gouvernement néerlandais a décidé de miser sur l’accueil centralisé des réfugiés ukrainiens afin de les accompagner et de les protéger de la manière la plus efficace possible. Aux Pays-Bas, les réfugiés ne recevront pas de revenu d’intégration, mais un montant hebdomadaire fixe et limité, même s’ils résident directement chez des citoyens. Les autres aides leur seront proposées en fonction de leurs besoins. « C’est la proposition de la N-VA », explique la députée fédérale Valerie Van Peel. « Malheureusement, le gouvernement Vivaldi s’accroche au revenu d’intégration et rejette la responsabilité sur les entités fédérées. »

Heureusement, la Flandre a décidé de miser sur la création de villages d’urgence. Mais à cause du revenu d’intégration, la Flandre ne pourra pas éviter que les CPAS ne soient débordés, que les gens ne reçoivent un traitement différent en fonction de l’endroit où ils se trouvent, que l’argent ne tombe entre de mauvaises mains et que les autres bénéficiaires du revenu d’intégration ne se retrouvent dans une situation encore plus difficile. « Le modèle néerlandais correspond exactement à ce que nous avions proposé dès le départ. Il permet de s’assurer que les Ukrainiens soient enregistrés et protégés et fassent l’objet d’un suivi. »

Chaos dans les CPAS

En optant pour le revenu d’intégration, le gouvernement fédéral crée le chaos dans les CPAS. Les directives envoyées cette semaine n’ont absolument rien résolu. Le gouvernement donne plus d’argent aux CPAS, mais leur demande de réaliser une enquête sociale pour chaque réfugié afin de leur verser le revenu d’intégration. « Nous faisions déjà face à une grave pénurie d’assistants sociaux avant la crise, ce qui rend cette mission presque impossible. Plutôt que de miser sur l’accompagnement et l’assistance, les CPAS vont devoir déterminer qui reçoit quoi rapidement et à l’aveugle. Ils n’auront plus de temps pour assurer le suivi. Le gouvernement accorde certes plus d’argent, mais il abandonne tout de même les CPAS et les réfugiés ukrainiens à leur sort. Et il ouvre grand la porte aux abus. »

Changer son fusil d’épaule

La N-VA espère que le gouvernement fédéral finira par changer son fusil d’épaule, comme les Pays-Bas. « Cela pourrait aider à réduire la charge administrative pour les CPAS. Ils pourront ainsi miser sur le soutien et l’accompagnement. Cela offrirait par ailleurs aux Ukrainiens un refuge sûr à long terme et leur éviterait de se retrouver sur un marché du logement déjà très tendu, à la merci des marchands de sommeil et d’autres personnes malintentionnées », conclut Valerie Van Peel.

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