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Lancement du corps européen de garde-frontières et de garde-côtes

Le successeur de l’ancienne agence de surveillance des frontières Frontex a été inauguré à la frontière bulgaro-turque. « Avec le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes, nous apportons une réponse au chaos migratoire de l’année dernière », explique le secrétaire d’État à l’asile et à la migration Theo Francken. « L’Europe doit maintenant se concentrer sur la surveillance des frontières et le retour des demandeurs d’asile refusés, des migrants économiques et des personnes en séjour illégal. La création de Frontex 2.0 est un grand pas en avant. »
« La crise migratoire de 2015 a démontré qu’une Europe sans frontières intérieures ne pouvait fonctionner qu’en cas de contrôle strict et efficace de ses frontières extérieures », explique Francken. « Des frontières partagées impliquent une responsabilité partagée. Si la porte est ouverte quelque part, comme l’an dernier en Grèce, les conséquences se font immédiatement ressentir, y compris chez nous. » L’EBCG (European Border and Coast Guard) aura pour mission de surveiller de près la gestion des frontières extérieures par les États membres. Non seulement pour les alerter à temps en cas de risque, mais aussi afin d’intervenir si un État membre ne respecte pas ses engagements en matière de surveillance. La nouvelle agence a été considérablement renforcée : son budget et ses effectifs ont été doublés.
Capacités renforcées et nouvelles compétences
La nouvelle agence pourra plus facilement intervenir sur le terrain. Il pourra être fait appel à un corps de réserve de minimum 1 500 personnes mobilisables à très court terme afin de réagir à des situations d’urgence. La Belgique en fournira trente. « La collaboration en matière de migration est dans l’intérêt de tout le monde », estime Francken. En outre, l’agence disposera de nouvelles compétences concernant le retour des personnes en séjour illégal et la lutte contre la criminalité transfrontalière et pourra agir conjointement avec les pays situés aux frontières extérieures de l’Union. « Autant de nouvelles compétences importantes qui permettront de mieux contrôler les flux migratoires vers l’Europe et de garantir la pérennité de l’espace Schengen », souligne le secrétaire d’État.
Nécessité d’accords de réadmission
« La Belgique utilise déjà dans une large mesure les moyens Frontex mis à disposition dans le cadre d’opérations de retour. Alors qu’auparavant, nous n’effectuions qu’un vol spécial par mois, nous en sommes maintenant à trois », explique Francken. « Et dans le cadre du nouveau mandat Frontex, j’espère que nous en arriverons à des vols hebdomadaires. Toutefois, les retours ne sont possibles qu’en présence d’accords de réadmission avec les pays d’origine. Et c’est là que le bât blesse. Pour les pays du Maghreb, prioritaires pour la Belgique, le mandat de négociation se trouve depuis plus de dix ans à la Commission européenne. Depuis que je suis secrétaire d’État, je ne cesse de rappeler à la Commission sa responsabilité. Plus que jamais, j’attends des résultats. »