L’absence de bilinguisme dans les hôpitaux bruxellois s’aggrave

D’après les chiffres de la députée flamande Annabel Tavernier, le nombre de plaintes concernant le service néerlandophone dans les hôpitaux bruxellois a doublé. À la demande de la N-VA, la commission pour Bruxelles a organisé une audition avec notamment Luc D’Hooghe, président d’honneur de la Brusselse Huisartsen vzw, et Marc Noppen, CEO de l’UZ Brussel. Ils ont confirmé le problème, qui peut parfois avoir une issue fatale.

« Le bilinguisme dans les hopitaux reste un réel problème dans notre capitale. On a régulièrement pu le constater pendant la crise du coronavirus. Et le problème est sans doute sous-estimé, car tous les néerlandophones qui y sont confrontés ne passent pas par le point de signalement flamand des plaintes linguistiques », explique Annabel Tavernier.

Prétexte

C’est ce qu’a confirmé Luc D’Hooghe, expliquant que la lutte pour un service réellement néerlandophone était encore loin d’être gagnée. On craint même que les patients néerlandophones ne se rabattent sur la Flandre. « Le problème ne ferait alors que s’aggraver, car si les hôpitaux accueillent moins de patients néerlandophones, ils peuvent s’en servir comme prétexte pour ne pas avoir à se plier à la législation linguistique », explique Tavernier.

Une question de vie ou de mort

« Ce n’est pas seulement une affaire de principe, c’est aussi une question de vie ou de mort », ajoute Tavernier. « Il est tout simplement scandaleux que des personnes qui se trouvent dans une situation d’urgence ne puissent pas être aidées dans leur langue. Même les néerlandophones qui maîtrisent bien le français ont souvent du mal à comprendre le jargon médical, ce qui peut être source des malentendus à l’issue parfois fatale. »

Marc Noppen en a d’ailleurs donné un triste exemple. Une dame souffrant d’un grave problème médical avait été prise en charge par le SMUR et souhaitait être transportée dans un hôpital néerlandophone, ce qui n’était malheureusement pas possible. Elle a donc été emmenée à l’hôpital Erasme de Bruxelles, entièrement francophone. Elle y est finalement décédée.