La réforme des règles européennes en matière d’asile enlisée dans l’indécision

6 avril 2016
La réforme des règles européennes en matière d’asile enlisée dans l’indécision

La Commission européenne prévoit une réforme de la législation actuelle en matière d'asile, qui est basée sur les règles de Dublin. « Le changement s’impose », réagissent les parlementaires européens Sander Loones et Helga Stevens. « Et la Commission met à cet effet un certain nombre de pistes très intéressantes sur la table. Mais elles restent malheureusement bloquées à mi-parcours sur un certain nombre de points importants. Nous avons surtout besoin d’une politique frontalière forte, d’une limite maximale stricte à l’afflux et de sanctions à l’encontre des États membres qui ne veulent pas assumer leur part dans l’accueil des demandeurs d’asile. »

Désormais, toute personne qui veut demander asile au sein de l’Union européenne doit en principe le faire dans le premier État membre dans lequel elle entre. Que propose la Commission européenne comme alternative ? Différentes options sont envisagées : un renforcement du système actuel ou un remplacement complet par un nouveau système de répartition des demandeurs d’asile. « Nous privilégions la deuxième option », déclare Sander Loones : « une réforme approfondie et un tout nouveau système de répartition. Il n’est en effet pas logique que seuls quelques États membres, comme la Belgique, doivent accueillir presque tous les demandeurs d’asile. Tous les pays européens doivent assumer leur part, de manière équitable. »

Sans une limite maximum et des sanctions supplémentaires, cela ne fonctionnera pas

Aujourd’hui, la Commission propose aussi une répartition de ce type. « Mais ses plans sont hésitants », déplore Loones. « Cette proposition n’impose aucune limite maximum au nombre de demandeurs d’asile qui peuvent entrer chaque année en Europe. De ce fait, les frontières ne seraient pas renforcées mais, au contraire, à nouveau ouvertes. Et il n’y a pas non plus de véritables sanctions pour les États membres qui refusent d’y souscrire. »

Approche globale

Depuis des mois, la N-VA tape régulièrement sur le clou au sein du Parlement européen. « Il est frappant de constater que la réalité nous donne raison et que nos mesures sont introduites de manière croissante », explique Helga Stevens. « Nous avons été suivis dans notre demande de politique de push-back par l'accord entre l'Union européenne et la Turquie. Et aujourd’hui, la Commission prévoit aussi un rôle pour la garde côtière et frontalière européenne, comme nous le demandons depuis longtemps. » Stevens évoque d’autres points intéressants : « Les demandeurs d’asile ne pourraient pas déménager d’un État membre à un autre, par exemple. Une véritable répartition donc. L’accent est également mis sur un statut de protection plus provisoire. Lorsque la situation redevient sûre dans leur pays d’origine, ils sont censés rentrer chez eux. »

« À l’heure actuelle, l’UE doit aussi réaliser le reste de nos idées », estime Loones. « Des accords de retour plus stricts doivent ainsi être conclus avec les pays d’Afrique du Nord, et donc pas seulement avec la Turquie. Il convient également d’investir davantage dans un accueil plus efficace dans la région. Et l’UE doit mettre un terme à ses blocages qui compliquent l’intégration et l’activation des réfugiés. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de