La proposition de loi de la N-VA sur l’intégration et l’acquisition de la langue dans le pays d’origine pour les candidats migrants rejetée

Alors que plusieurs États membres de l’Union européenne appliquent ce système depuis des années et que le gouvernement flamand plaide également en ce sens, la proposition de loi a été rejetée par les partis de la coalition Vivaldi et le PTB-PVDA. « La Belgique est à peu près le pays le plus laxiste d’Europe pour ce qui est de la préparation des candidats migrants à leur arrivée dans notre pays », expliquent Theo Francken et Maaike De Vreese.

Theo Francken : « Les Pays-Bas, la France et l’Allemagne le font, pourquoi pas nous ? »

Le député fédéral Theo Francken ne comprend pas pourquoi la Belgique ne pourrait pas faire comme ses voisins. « La Belgique est à peu près le pays le plus laxiste d’Europe pour ce qui est de la préparation des candidats migrants à leur arrivée dans notre pays. Tout extra-Européen souhaitant obtenir un permis de séjour de longue durée aux Pays-Bas, par exemple, doit pour ce faire suivre des cours d’intégration et de néerlandais de base proposés à distance par le consulat néerlandais et réussir un examen. Ces personnes sont ainsi mieux armées et évitent de se retrouver isolées socialement à leur arrivée. La France et l’Allemagne proposent elles aussi de tels cours via leurs consulats, l’Allemagne imposant également un test linguistique. Nous devrions faire de même en Belgique ; tel était l’objectif de cette proposition de loi. Malheureusement, les partis de gouvernement semblent avoir perdu toute forme de bon sens. »

Maaike De Vreese : « Au fédéral, le CD&V et l’Open Vld votent contre ce qu’ils défendent au niveau flamand »

Pour la députée flamande Maaike De Vreese, il est du devoir des autorités de guider au mieux les nouveaux arrivants dans notre société. « Il faut également les aider à maîtriser notre langue, afin qu’ils puissent participer au maximum à notre vie économique, sociale et culturelle. C’est ce que nous faisons depuis des années en Flandre avec les cours d’intégration et de langue obligatoires après l’arrivée, mais l’idéal serait d’aider ces personnes avant même qu’elles ne migrent. La méthode néerlandaise, avec des manuels pratiques dans la langue d’origine et un examen obligatoire, offre d’excellents résultats. Le gouvernement flamand souhaite transposer ce modèle. Nous ne comprenons pas pourquoi notre proposition de mise en œuvre au niveau belge se heurte au refus des partis de gouvernement. Au fédéral, le CD&V et l’Open Vld votent contre ce qu’ils défendent au niveau flamand. Les principales victimes de ce manque de bonne volonté politique sont les candidats migrants eux-mêmes. »

Une majorité servile s’attaque aux fondements de notre modèle démocratique

Le député fédéral Theo Francken ne comprend pas pourquoi la coalition Vivaldi se montre si fermée d’esprit. « Le cynisme avec lequel les partis de majorité rejettent une loi relative à ce qui est depuis longtemps une pratique courante dans nos pays voisins montre que mes collègues de la majorité ont perdu toute forme de bon sens. Nos propositions de loi ne sont même plus analysées sur le fond, mais rejetées en bloc uniquement parce qu’elles viennent de nous. Cette attitude réduit la pertinence de la Chambre en tant qu’organe législatif et la transforme peu à peu en une machine à approuver servilement les projets de loi du gouvernement. Un débat de fond s’impose ; il en va des fondements de notre modèle démocratique. »