La norme OTAN des 2 % loin d’être atteinte : « Les dépenses de défense promises diminuent »

Sur proposition de la ministre de la Défense Dedonder (PS), le Conseil des ministres a approuvé le Strategic Level Report annuel relatif aux efforts de défense dans le cadre des engagements de l’OTAN. Il apparaît que la Belgique continue de s’éloigner des normes fixées par l’alliance. « Moins d’un an après le lancement de sa vision pour l’avenir de la Défense, les objectifs de la ministre semblent plus inatteignables que jamais. Elle nous le vend toutefois comme une bonne nouvelle en comparant les chiffres aux objectifs dépassés de 2016. Et ce en temps de guerre, alors que la pression pour atteindre les 2 % augmente irrémédiablement. Combien de temps l’OTAN le tolérera-t-elle ? », se demande le député fédéral Peter Buysrogge.

En 2014, les membres de l’OTAN avaient convenu d’investir 2 % de leur produit intérieur brut dans la Défense d’ici 2024. Le gouvernement De Croo a décidé d’atteindre cet objectif au plus tard en 2035, soit plus de onze ans après l’échéance initialement prévue. La Belgique est depuis des années l’un des pires élèves de l’OTAN. La vision stratégique de la ministre Dedonder de 2022 fixe une trajectoire vers 1,54 % d’ici 2030, loin encore des 2 %.

Diminution plutôt que hausse

L’an dernier, il a été convenu d’investir 1,39 % du PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB en 2025 et 1,47 % en 2026. Mais qu’en est-il désormais ? « Dans ce texte récent, il est question de 1,28 % et 1,35 % du PIB respectivement. Au lieu d’une hausse pour atteindre les 2 %, on observe plutôt une diminution. C’est incompréhensible. La ministre s’éloigne de ses propres objectifs de l’an dernier. »

Long chemin vers les 2 %

La ministre Dedonder affirme que les budgets augmentent structurellement en chiffres absolus, avec 352 millions d’euros de plus en 2023 et 341 millions d’euros en 2024. Le PIB est toutefois dopé par l’inflation, de sorte que malgré des moyens supplémentaires dans l’armée belge via le plan STAR & Readiness, jamais l’objectif de 1,54 % en 2030 ne pourra être atteint. Le chemin vers les 2 % promis est encore long... « 2025 devrait précisément être une année de forte hausse. C’est malheureusement l’inverse qui se produit. Si cette tendance se poursuit, à terme, la Belgique risque de stagner voire de reculer en matière de dépenses de défense par rapport au PIB », conclut Buysrogge, qui est également président de la commission Défense de la Chambre.

Moins d’informations pour les Flamands ?

Curieusement, la version en néerlandais du communiqué de presse ne contenait pas autant de détails que le texte français. La N-VA s’interroge sur la communication du gouvernement : pour les francophones, un rapport détaillé et chiffré ; pour les flamands, la simple mention du fait qu’il a été approuvé. « Le mépris vis-à-vis de l’opposition principalement flamande n’est pas nouveau, mais les informations fournies par le gouvernement aux Flamands et aux Wallons devraient être identiques. »