La N-VA souhaite rendre l’e-commerce plus durable sans toucher au droit de retour

6 mars 2024
Anneleen Van Bossuyt

Un vêtement sur cinq acheté en ligne est renvoyé. Un tiers de ces vêtements renvoyés sont ensuite détruits. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’Institution flamande pour la recherche technologique (VITO) à la demande de l’Agence européenne pour l’environnement. Certains préconisent donc l’interdiction des retours gratuits. Pour la députée fédérale Anneleen Van Bossuyt, ce n’est toutefois pas la solution. Elle estime qu’une vignette de retour, comme aux Pays-Bas, serait plus efficace.

L’e-commerce a pris énormément d’ampleur ces dernières années, en particulier dans le secteur de la mode. Environ 20 % des vêtements et 30 % des chaussures achetés en ligne dans l’UE sont renvoyés. Un tiers de ces vêtements renvoyés sont ensuite détruits. Les retours ont un coût environnemental important, en particulier lorsque ces articles se révèlent invendables. « Nous devons sensibiliser les consommateurs à cette question et voir comment rendre le commerce en ligne plus durable », explique Anneleen Van Bossuyt.

L’interdiction des retours gratuits n’est pas la solution

Certains préconisent donc l’interdiction des retours gratuits. Pour Van Bossuyt, chaque entreprise doit toutefois rester libre de proposer ou non des retours gratuits en tant que geste commercial.
« L’interdiction des retours gratuits n’est pas la solution. Les retours gratuits étant devenus la norme pour de nombreux consommateurs, en cas d’interdiction au niveau européen, ils iront chercher des livraisons et des retours gratuits ailleurs, en dehors de l’UE. »

Facile à contourner

Van Bossuyt ajoute qu’une interdiction générale serait facile à contourner, par exemple en ne faisant payer qu’un centime pour un retour. « Le commerçant en ligne qui propose les meilleurs prix et ne demande qu’un centime pour les retours sera privilégié. Cela ne résoudra donc rien, que ce soit au niveau de la durabilité ou pour les petites entreprises d’e-commerce qui doivent rivaliser avec les plus grandes. »

Vignette de retour

La N-VA estime qu’une vignette de retour, comme aux Pays-Bas, serait plus efficace. « Il s’agit d’un autocollant ou d’une étiquette spéciale que le vendeur appose à un endroit visible des vêtements ou des chaussures, par exemple. Si vous retirez l’étiquette, vous ne pouvez plus la refixer sur l’article. Il n’est pas non plus possible de réappliquer l’autocollant grâce à une colle spéciale. Le consommateur ne peut donc pas renvoyer les articles qu’il a portés ou utilisés pendant une seule journée. »

Van Bossuyt souhaite également sensibiliser les consommateurs aux achats en ligne et au gaspillage qu’ils entraînent. « N’oubliez pas nos commerçants locaux lorsque vous faites votre choix. »

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