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La N-VA au sujet de l’opération contre les rebelles houthis : « Un marchandage maladroit sans véritable boussole géopolitique »

Le gouvernement belge a décidé de participer à l’opération européenne en mer Rouge contre les rebelles houthis. La frégate Louise-Marie sera déployée afin de sécuriser le transport maritime. Le groupe N-VA à la Chambre émet des réserves : « Il s’agit d’un marchandage maladroit de la part d’un gouvernement dépourvu d’une véritable boussole géopolitique. »
« La politique étrangère de la Vivaldi est devenue un véritable marchandage. Même des questions aussi élémentaires que l’ouverture des voies de navigation sont liées à des conditions. Tous les partis au pouvoir cherchent en fait à satisfaire leurs partisans avant les élections », réagit le président de groupe Peter De Roover. « L’encre de l’accord n’a même pas encore séché que les partis de la Vivaldi s’opposent déjà sur son interprétation. Un lien a été établi entre l’opération et la situation à Gaza, ce qui réduit considérablement les chances d’aboutir à un consensus européen. Cela me semble pourtant être la première mission du président de l’UE, un certain De Croo », explique De Roover.
Quelle portée ?
De Roover fait référence au président du MR George-Louis Bouchez, qui a critiqué la ministre PS Dedonder sur sa mauvaise interprétation de l’accord. La N-VA s’interroge également sur la portée exacte de l’accord, d’une part concernant la mission en mer Rouge et d’autre part concernant la position « plus stricte » de la Belgique à l’égard d’Israël.
Manque criant de vision géopolitique
« La Belgique est la huitième nation maritime au monde, les Pays-Bas la sixième. Les Pays-Bas se sont joints à la mission américaine, qui ose offrir une véritable réponse aux terroristes houthis. La Belgique, elle, s’embarque dans un marchandage maladroit de sa contribution à une mission d’escorte européenne de toute façon bien trop modeste. Petit pays, petit esprit », estime Theo Francken. « Les socialistes disent vouloir protéger le pouvoir d’achat, mais lorsque celui-ci se retrouve véritablement en danger parce que le trafic maritime est interrompu à cause du terrorisme, ils ne cèdent pas. Quel manque criant de vision géopolitique. »
Le Louise-Marie est-il suffisamment équipé ?
« Que va faire de plus la Vivaldi pour protéger les navires ? », se demande Peter Buysrogge, député fédéral N-VA et président de la commission Défense. « Et le Louise-Marie est-il suffisamment équipé pour cette mission ? Les années de sous-investissement dans la défense pourraient se faire ressentir. » Il convient par ailleurs de souligner que la semaine dernière encore, les partis de majorité ont rejeté une résolution de Buysrogge visant à doter une troisième frégate d’un armement suffisant.
Embarrassant
« Le fait que cette décision ait pris autant de temps a de toute façon déjà nui à l’image internationale de la Belgique. Mais le fait que le MR et le PS continuent de se quereller sur l’interprétation une fois l’accord signé est encore plus embarrassant et affectera inévitablement notre position dans la mission », concluent les députés. Ils demandent des éclaircissements au sein des commissions Défense et Relations extérieures dans les plus brefs délais.