La N-VA à propos du péage bruxellois : « Une taxe sur le dos des navetteurs »

15 octobre 2020
Traffic in Brussels

La taxe kilométrique bruxelloise est prête. À partir de 2022, les automobilistes devront s’acquitter d’un péage urbain. La cheffe de groupe N-VA au Parlement bruxellois Cieltje Van Achter craint pour l’économie bruxelloise et dénonce l’absence de concertation. « Une taxe sur le dos des navetteurs, c’est le choix de la facilité. » Le ministre flamand des Finances Matthias Diependaele dénonce lui aussi les projets bruxellois, qu’il qualifie de « harcèlement à l’encontre des Flamands ».

La réforme de la fiscalité automobile à Bruxelles fait l’objet de discussions depuis très longtemps. Une décision semble enfin avoir été trouvée : un péage sera mis en place dès 2022. Quiconque entrera dans Bruxelles devra s’en acquitter. « C’est surréaliste », réagit Cieltje Van Achter. « Pas une semaine ne passe sans que le gouvernement ne reporte une décision afin de prévoir des moments de participation et de concertation. Mais quand il s’agit du péage urbain censé sauver le budget bruxellois, on évite la concertation. Bruxelles met les navetteurs et les autres régions devant le fait accompli. S’il est logique de taxer l’utilisation d’une voiture plutôt que sa simple possession, le navetteur va être doublement taxé. »

Conséquences sur l’économie bruxelloise

Van Achter se dit inquiète pour l’économie bruxelloise. « Les gens voudront-ils encore aller à Bruxelles ? Les entreprises continueront-elles de s’installer ici ? Alors que les entreprises envisagent déjà de réduire leurs espaces de bureaux suite à la crise du coronavirus, le gouvernement les pousse encore un peu plus vers la sortie. L’impact sur l’enseignement pourrait aussi être désastreux. L’enseignement néerlandophone repose sur de nombreux enseignants vivant en dehors de la ville. Vont-ils continuer à venir s’ils doivent s’acquitter d’un péage tous les jours ? »

La charrue avant les bœufs

Pour Cieltje Van Achter, le gouvernement met la charrue avant les bœufs. « On devrait normalement commencer par améliorer l’accessibilité de Bruxelles en offrant les solutions de mobilité nécessaires. Mais le gouvernement violet-vert semble vouloir de l’argent rapidement. Une taxe sur le dos des navetteurs, c’est le choix de la facilité. »

Harcèlement à l’encontre des Flamands

Le ministre flamand des Finances Matthias Diependaele est lui aussi indigné. « Avec la mise en place d’un péage urbain, des moyens vont encore passer de la Flandre à Bruxelles, en plus des Transferts Les flux monétaires de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie sont appelés des transferts. Le montant des transferts par le biais du budget fédéral, de la loi de financement et de la sécurité sociale serait de 6 à 7 milliards d’euros par an, voire de 11 milliards d’euros s’il est tenu compte du remboursement de la dette. Le montant des transferts est toujours contesté du côté francophone où les transferts sont considérés comme une mesure de solidarité. Une étude du Vives (KULeuven) a démontré que les transferts ne servent pas la solidarité mais ont plutôt un effet paralysant sur la croissance tant de l’économie wallonne que de l’économie flamande. transferts annuels et de la sixième réforme de l’État. » Le ministre Diependaele précise que la Flandre est parvenue à verdir sa fiscalité automobile sans augmenter les taxes. « Nous avons fait notre travail. La Région de Bruxelles-Capitale ne l’a visiblement pas fait et, mine de rien, elle transmet la facture à la Flandre. Cette taxe est un véritable harcèlement à l’encontre des Flamands. »

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