La N-VA à propos de la note de politique sur les chemins de fer : « Toujours la même chose ; les grandes réformes mises au frigo »

14 novembre 2020

La déclaration de politique du ministre de la Mobilité Gilkinet excelle dans le flou, sauf quand il s’agit de réduire l’efficacité et d’éluder les réformes structurelles nécessaires. La préparation de l’ouverture du rail à la concurrence, la plus grande réforme des chemins de fer en cent ans, est mise au frigo. « Faire preuve d’ambition, ce n’est pas seulement dépenser de l’argent. Le ministre Gilkinet souhaite mener une politique de cadeaux à court terme, au détriment des réformes censées garantir l’avenir des chemins de fer à long terme », déplore la N-VA.

La note de politique sur l’avenir des chemins de fer du ministre Gilkinet promet le paradis ferroviaire sur terre en améliorant tout rapidement, à tous les niveaux et en même temps. L’ancien CEO d’Infrabel avait déjà tiré la sonnette d’alarme concernant le gaspillage massif d’argent afin de desservir des petites gares wallonnes qui ne comptent pratiquement plus de voyageurs. Le ministre Gilkinet refuse toutefois de faire des choix et souhaite renforcer l’offre partout, avec une probable hausse des prix à la clé.

Retour à la politique ferroviaire des années 80

« La politique ferroviaire ne se base nullement sur les besoins, on augmente uniquement pour augmenter. Elle se base par ailleurs sur la nécessité de créer des emplois publics. C’est inquiétant : on en revient à la politique ferroviaire des années 80, lorsque les chemins de fer servaient de machine à emplois, au détriment du fonctionnement de l’entreprise », explique la N-VA.

Les réformes reportées dans un futur lointain

Les réformes fondamentales nécessaires ne seront pas mises en place, selon la N-VA : « La réforme de l’offre ferroviaire selon un modèle cadencé avec des nœuds ferroviaires inspiré de la Suisse, comme le réclament les experts et une grande partie de la société civile depuis des années, est reportée à l’horizon politique 2040. Peut-être compte-t-on plancher sur la question pendant vingt ans. Un éventuel déploiement n’est pas prévu avant quatre législatures. Assez pour rédiger cinq thèses de doctorat sur le sujet... »

Geler la concurrence : chaos garanti

« Il est particulièrement inquiétant de voir le ministre Gilkinet mettre au frigo les préparatifs nécessaires à l’ouverture du rail à la concurrence », explique la N-VA. Conformément aux directives européennes, le transport intérieur de passagers doit être ouvert à la concurrence après la réussite des libéralisations du transport international et du transport de marchandises. « Le fait que le ministre Gilkinet recoure à la possibilité de reporter de dix ans le délai de 2023 est compréhensible, mais son refus de préparer cette réforme est absolument irresponsable », dénonce la N-VA.

Une politique de cadeaux au détriment des réformes

La libéralisation du marché sera la plus grande réforme des chemins de fer depuis la création de la SNCB en 1926. Une seule législature ne suffira pas. Mais le ministre ne la prépare pourtant pas. Au contraire, les maigres ambitions contenues dans l’accord de gouvernement sont encore adoucies : dans la déclaration gouvernementale, il était question de projets pilotes et d’appels d’offres. Mais dans la déclaration de politique, on ne parle plus que d’une option facultative. Si ce n’est une étude relative aux libéralisations à l’étranger, la déclaration de politique ne contient aucun engagement concernant la préparation de la libéralisation.

« Le ministre Gilkinet souhaite mener une politique de cadeaux à court terme, au détriment des réformes censées garantir l’avenir des chemins de fer à long terme. En refusant de lancer les préparatifs en vue de l’ouverture à la concurrence avant 2025, il signe pour le chaos à venir », conclut la N-VA.

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