La majorité Vivaldi joue un jeu cynique sur le dos des victimes de l’amiante

17 mai 2022
Valerie Van Peel

La commission Affaires sociales de la Chambre s’est prononcée aujourd’hui sur la proposition de loi de la députée fédérale Valerie Van Peel visant à permettre aux victimes de l’amiante ou à leurs ayants droit de saisir les tribunaux afin de réclamer une indemnité financière mais aussi morale de la part d’entreprises telles qu’Eternit. La majorité dans son intégralité a voté contre, provoquant la frustration de Valerie Van Peel : « Si même pour les dossiers des victimes d’une terrible injustice, nous ne pouvons pas surmonter la logique majorité-opposition, autant supprimer le parlement. »

Lorsque le Fonds amiante fut créé en 2007 (sous le gouvernement Verhofstadt) afin d’indemniser les centaines de victimes de l’amiante annuelles, deux conditions supplémentaires furent ajoutées à l’accord en dernière minute, sous la pression du lobby de l’amiante : le fonds amiante devrait être alimenté par tous les employeurs et non les seules entreprises de l’amiante, et les victimes qui y feraient appel perdraient leur droit d’attaquer ces entreprises devant les tribunaux.

Le secteur de l’amiante protégé

Valerie Van Peel explique : « Nous sommes le pays d’Europe qui a le plus utilisé d’amiante, mais aussi le seul où le secteur est aussi protégé. Ce n’est plus possible. En tant que pouvoir législatif, nous ne pouvons pas demander aux victimes de choisir sur leur lit de mort entre de l’argent pour leurs frais médicaux et leur droit moral à se défendre devant le tribunal. Cette proposition aurait permis de lever l’immunité des entreprises de l’amiante vis-à-vis des victimes et de leurs familles. Et elles sont malheureusement nombreuses. »

Manque de courage politique

Certains collègues de la majorité étaient favorables à cette proposition, mais ils ont malheureusement manqué de courage politique pour corriger cette erreur historique. « Une décision malheureuse pour les nombreuses victimes d’aujourd’hui et des prochaines années », explique Valerie. « J’espérais sincèrement qu’ils feraient preuve d’assez de courage politique pour faire face au secteur de l’amiante. Ce ne fut pas le cas. Cela me laisse un sentiment amer, car si même pour les dossiers des victimes d’une terrible injustice, nous ne pouvons pas surmonter la logique majorité-opposition, autant supprimer le parlement. »

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