La gauche s'oppose à une mesure anti-terrorisme

La proposition de loi visant à prolonger le délai de détention pour les suspects dans des dossiers de terrorisme de 24 à 72 heures n’a pas atteint la majorité des deux tiers à la Chambre. Cette prolongation ne sera donc pas mise en œuvre. « C'est regrettable », estime le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Jan Jambon. « D’autant plus que lors des auditions au Parlement, les spécialistes ont jugé cette mesure vraiment nécessaire. »

 Le député Koen Metsu exprime lui aussi sa déception quant au vote d’une partie de ses collègues à la Chambre : « Les partis d’opposition de gauche fêtent cela comme une victoire. Mais tout le monde y perd. Et avant tout les citoyens ordinaires, qui sont à juste titre inquiets pour leur sécurité. »

La justice elle-même demandeuse

En tant que président de la Commission Terrorisme au sein de la Chambre, Metsu ne peut que confirmer les dires du ministre Jambon : « Lors de l’audition, tous les experts, à un près, ont affirmé que 24 heures ne suffisaient pas. Une partie d’entre eux se seraient contentés de 48 heures. Mais beaucoup demandaient encore 24 heures de plus pour les dossiers de terrorisme, dont il ne faut pas sous-estimer la complexité. » Ces experts sont notamment actifs au sein du service anti-terrorisme OCAM, de la police judiciaire fédérale et du Collège des Procureurs généraux. « Ce n’est pas nous, le pouvoir législatif, mais la justice elle-même, et les personnes présentes sur le terrain, qui réclament ces 24 heures supplémentaires », souligne Metsu.

Prolongation à 48 heures ?

La prolongation du délai de détention provisoire à 72 heures était une des mesures proposées par le gouvernement suite aux attentats de Paris en novembre 2015. « Nous allons maintenant voir si nous pouvons proposer une formule alternative, par exemple 48 heures, et si une majorité des deux tiers peut être trouvée », conclut le ministre Jambon.