La Flandre s’attaque fermement à la maltraitance animale, la Wallonie et Bruxelles à la traîne

5 août 2025
schapen

Chaque année, plus de 2.700 cas de maltraitance animale sont enregistrés en Belgique, mais les efforts et le niveau de contrôle varient fortement selon les régions. La Flandre prend clairement les devants, tandis que la Wallonie – et surtout Bruxelles – peinent à suivre. L’abattage illégal y est également poursuivi de manière bien moins rigoureuse que dans le nord du pays. C’est ce qui ressort de chiffres obtenus par les députées fédérales Kristien Van Vaerenbergh et Sophie De Wit auprès du ministre de la Justice.

« C’est un exemple emblématique de régionalisation réussie : entre les mains flamandes, le bien-être animal est devenu une vraie priorité. Malheureusement, la Wallonie et Bruxelles restent encore en retrait », déclarent Kristien Van Vaerenbergh et Sophie De Wit.

Une Flandre en première ligne

La régionalisation de la compétence du bien-être animal a marqué un véritable tournant, du moins en Flandre. Une nouvelle Codex du bien-être animal a vu le jour et les services d’inspection ont été renforcés. Ces choix politiques concrets se traduisent également dans les chiffres.

D’après les données demandées par Kristien Van Vaerenbergh, plus de 2.700 cas de maltraitance animale sont signalés chaque année en Belgique. En 2022 et 2023, environ 65 % des infractions constatées l’ont été en Flandre, soit 1.747 cas en 2022 et 1.817 en 2023. En Wallonie, on en dénombrait 812 en 2022 et 833 en 2023, soit près de 30 %. Bruxelles, elle, ferme la marche avec seulement 160 infractions recensées en 2022 et 122 en 2023.

« Les efforts déployés en Flandre portent leurs fruits », souligne Kristien Van Vaerenbergh. « Les animaux y sont mieux protégés grâce à une législation plus stricte, des campagnes de sensibilisation ciblées, des contrôles accrus et une application plus rigoureuse des règles. La Flandre a notamment interdit l’abattage sans étourdissement, l’élevage de visons pour leur fourrure ainsi que le gavage pour la production de foie gras. Hélas, en Wallonie et plus encore à Bruxelles, ces pratiques restent souvent tolérées. »

Ne pas fermer les yeux sur l’abattage sans étourdissement

En ce qui concerne l’abattage clandestin — le fait d’abattre des animaux en dehors des abattoirs agréés et sans contrôle vétérinaire —, les chiffres montrent une tendance similaire. Bien que ces pratiques soient illégales et posent de graves problèmes tant pour le bien-être animal que pour la santé publique, elles sont encore trop peu sanctionnées.

D’après les chiffres obtenus par la députée fédérale Sophie De Wit, seuls 81 procès-verbaux ont été dressés en Belgique depuis 2021 : 49 en Flandre (60,5 %), 28 en Wallonie (34,5 %) et à peine 4 à Bruxelles (4,9 %).

« Ces chiffres ne reflètent en rien la réalité. Ils vont à l’encontre des signaux que nous recevons du terrain. Surtout à l’occasion de fêtes religieuses comme l’Aïd el-Kébir, tout indique que les abattages clandestins à domicile sont largement répandus », affirme Sophie De Wit.

« Le faible nombre de procès-verbaux témoigne avant tout d’un manque d’application des lois et d’un défaut de priorisation de la part des services de police. Pourtant, pour de nombreux citoyens, le bien-être animal est une valeur essentielle. Je plaide donc en faveur de contrôles plus stricts et d’une application plus rigoureuse de la loi, en particulier pendant les périodes à risque comme celle de l’Aïd », conclut-elle.

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