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La Flandre invoque un conflit d’intérêts contre la modification des routes aériennes
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Le Gouvernement flamand a décidé d’invoquer un conflit d’intérêts contre la modification des routes aériennes depuis et vers Brussels Airport. Des études ont en effet démontré que les nuisances se déplaçaient principalement vers la Flandre, et plus particulièrement la périphérie, au profit de la région de Bruxelles-Capitale. Les vols sont par ailleurs davantage concentrés au-dessus des mêmes personnes, rendant leur situation quasi invivable. Le tout a en outre été décidé sans la moindre concertation et va à l’encontre d’une condamnation précédente. « On ne peut profiter des nombreux avantages de l’aéroport sans accepter d’en partager équitablement les inévitables inconvénients », estiment Ben Weyts, ministre flamand de la Périphérie, et Zuhal Demir, ministre flamande de l’Environnement.
De nouvelles procédures de décollage et d’atterrissage sont en vigueur à Brussels Airport depuis début octobre. Le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) avait laissé croire que cela n’aurait aucun impact réel sur la répartition des routes aériennes. Le Gouvernement flamand a toutefois demandé au département Environnement de vérifier que rien n’avait changé en termes de pollution sonore. Celui-ci a constaté que les routes aériennes s’étaient à nouveau déplacées vers la Flandre depuis les modifications. Le nord et le nord-ouest de la périphérie flamande sont particulièrement touchés, au profit de la région de Bruxelles-Capitale. Les mouvements aériens sont par ailleurs plus concentrés, ce qui entraîne encore plus de désagréments pour les mêmes communes et les mêmes riverains en Flandre. Ce déplacement et cette plus forte concentration s’observent non seulement pour les vols de jour, mais également la nuit.
Changement insidieux
Le Gouvernement flamand a donc décidé d’invoquer un conflit d’intérêts devant le Comité de concertation contre cette nouvelle modification des routes aériennes. La Flandre est en effet gravement désavantagée par le déplacement insidieux de nuisances de plus en plus importantes. Les nuisances sonores pèsent tout particulièrement sur les communes et les habitants de la périphérie flamande. Le tout a en outre été décidé sans la moindre concertation entre les différentes autorités, les questions de la Flandre au cabinet de Gilkinet restant sans réponse. Ce nouveau déplacement des routes aériennes est pour finir contraire à une précédente condamnation qui impose déjà au gouvernement fédéral des astreintes à verser aux communes du nord de la périphérie : Grimbergen, Machelen, Meise, Wemmel et Vilvorde.
Répartition équitable des avantages et des inconvénients
« Outre ce conflit d’intérêts, nous allons également entamer des démarches juridiques », explique le ministre flamand de la Périphérie Ben Weyts. « La Flandre demande simplement une répartition équitable des avantages et des inconvénients liés à l’aéroport de Zaventem. Le fait d’imposer une charge toujours plus élevée à la Flandre sape le soutien envers l’aéroport dans les communes du nord. Nous ne pouvons accepter et n’accepterons jamais la moindre décision qui désavantage la Flandre de manière disproportionnée et transforme Bruxelles en une sorte de zone d’exclusion aérienne. »
Pas d’autre choix
« La région autour de l’aéroport a droit à une répartition équitable des nuisances, mais les préoccupations des riverains ne sont pas suffisamment respectées. La situation s’aggrave même. Nous n’avons dès lors pas d’autre choix que d’invoquer un conflit d’intérêts », conclut la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir.