La Colonie de Wortel inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO

La Colonie de Wortel, qui fait partie des Colonies de Bienfaisance en Belgique et aux Pays-Bas, a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, une décision prise par le Comité du patrimoine mondial au cours d’une convention internationale en Chine. Pour le Comité, les Colonies de Bienfaisance témoignent d’une expérience sociale exceptionnelle, volontaire et de grande ampleur visant à lutter contre la pauvreté. Le ministre flamand du Patrimoine Matthias Diependaele est ravi : « La Colonie de Wortel est un modèle d’intégration entre nature et culture. Les collaborations et une vision commune ont donné naissance à un magnifique élément du patrimoine qui jouit désormais d’une reconnaissance mondiale. »

Kathleen Helsen, co-présidente de Kempens Landschap et députée de la province d’Anvers, se réjouit de cette nouvelle : « Nous sommes ravis que la Colonie de Wortel ait été reconnue en tant que patrimoine mondial unique, au même titre que trois Colonies néerlandaises. Il s’agit du premier paysage culturel belge à bénéficier d’un tel label de qualité. La notion de paysage culturel souligne l’interconnexion et l’interaction entre l’homme et la nature dans le paysage. Nous devons faire connaître du public l’incroyable histoire des vagabonds ainsi que ces paysages magnifiques. »

Le fruit de longs efforts

Jan De Haes, également coprésident de Kempens Landschap et député de la province d’Anvers, partage cet enthousiasme : « Cette reconnaissance vient couronner des années d’efforts et de collaboration transnationaux et continus. Ce dossier a été entièrement constitué par deux pays, quatre provinces, huit administrations locales et de nombreux autres partenaires. Une nouvelle ère s’ouvre pour Kempens Landschap, à un échelon supérieur. »

D’un des monuments les plus menacés au monde à patrimoine mondial

Après 1993, le paysage et les bâtiments des Colonies se sont retrouvés menacés par l’abandon, le délabrement et la fragmentation. En 1997, ils figuraient même sur la liste des 100 « sites et monuments les plus menacés au monde ». La nécessité de préserver ce patrimoine exceptionnel s’est heureusement rapidement imposée. Des citoyens inquiets ont alors tiré la sonnette d’alarme : en 1997, la province d’Anvers et une quarantaine d’administrations communales ont donc créé Kempens Landschap.

Cette organisation lutte depuis lors pour la préservation, le développement et l’ouverture de ce patrimoine. La situation des Colonies ne cesse d’avancer depuis : en 1999, les territoires ont été protégés en tant que paysage. Le paysage et les bâtiments ont ensuite été achetés par différents partenaires publics. Cela a permis de les maintenir entre les mains de la communauté et de les gérer selon une vision unique.