La Belgique leader européen des inactifs pour cause de maladie : la N-VA réclame des mesures drastiques

15 mars 2024

Suite au récent rapport du Conseil supérieur de l’emploi (CSE) sur l’augmentation significative du nombre de malades de longue durée, la N-VA tire la sonnette d’alarme. Selon le député fédéral Wim Van der Donckt, le gouvernement Vivaldi n’a pas réussi à inverser la forte croissance du nombre de personnes en incapacité. Cela s’explique principalement par le fait que les malades de longue durée font face à de nombreux obstacles lorsqu’ils souhaitent reprendre le travail.

Le rapport du CSE dresse un tableau sombre de la situation : la Belgique est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de malades de longue durée, et nulle part ailleurs en Europe ce nombre n’augmente aussi rapidement qu’ici. « Nous avons besoin d’une approche qui aide les malades de longue durée à retourner plus rapidement au travail », explique Van der Donckt. « Il est par exemple incompréhensible qu’un employeur doive encore attendre trois mois avant d’entamer un trajet de retour au travail. Les recommandations du CSE le soulignent une fois de plus. »

Certificat d’aptitude

La N-VA et le CSE préconisent tous deux l’introduction d’un « certificat d’aptitude ». « Actuellement, on suit souvent aveuglément l’avis figurant sur le certificat médical alors qu’un travail adapté ou un autre travail est généralement possible », explique Van der Donckt. « En transformant le certificat médical en un certificat d’aptitude sur lequel le médecin traitant pourrait indiquer de manière non contraignante ce que le travailleur malade peut encore faire pendant son congé de maladie, on encouragerait un retour rapide et informel au travail. Le gouvernement Vivaldi ne se montre malheureusement guère intéressé. Notre proposition en ce sens a été rejetée par la majorité au parlement. »

Quid des réformes ?

La N-VA souligne également l’absence de réformes profondes. « Le gouvernement Vivaldi met principalement l’accent sur le retour au travail via les mutualités et la reprise du travail à temps partiel, un système qui vise avant tout à permettre au travailleur malade de retrouver son ancien emploi », explique Van der Donckt. « Il ignore totalement le plus grand obstacle auquel font face les malades de longue durée : notre droit du travail rigide qui rend difficile le passage à un nouvel employeur. Les personnes en incapacité de travail hésitent souvent à tenter leur chance auprès d’un nouvel employeur par crainte de perdre leur allocation en cas de rechute. Les employeurs craignent quant à eux de devoir verser des indemnités élevées ou un salaire garanti. »

Autres propositions

C’est pourquoi la N-VA préconise des « emplois d’intégration professionnelle ». « Il s’agit de contrats de travail adaptés pour les malades de longue durée permettant aux personnes en incapacité de conserver leur allocation tout en travaillant au maximum à temps plein et en versant une cotisation sociale compensatoire. L’employeur ne paie que les heures prestées et n’a pas à craindre d’indemnités ou de salaire garanti en cas de rechute du travailleur. » Le parti souhaite également assouplir les règles relatives à la mise à disposition des travailleurs. « Un travailleur qui risque de se retrouver en incapacité, par exemple à cause d’un burn-out, peut temporairement essayer un autre travail auprès d’un autre employeur tout en conservant son contrat de travail », explique Van der Donckt.

« Nous espérons que les partis de majorité prendront les recommandations du CSE au sérieux », souligne Van der Donckt. « Nos propositions de loi sont prêtes et n’ont plus qu’à être votées. »

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