La Belgique est la somme de deux démocraties qui s’éloignent de plus en plus l’une de l’autre

25 avril 2019
Jan Jambon

« Si je deviens Premier ministre, ce sera d’un gouvernement qui donne tout. C’est le minimum », écrit le candidat au poste de Premier ministre Jan Jambon dans une tribune.

La longue campagne électorale, qui a débuté de manière relativement désordonnée, connaîtra un dénouement clair. L’électeur sera confronté à un choix net le 26 mai : la poursuite de la politique de centre droit menée ces cinq dernières années ou... un film d’horreur vert-rouge. Au cours des dernières semaines, il est en effet devenu de plus en plus clair que la peau verte de la nouvelle gauche cachait un fruit encore plus rouge que le rouge le plus intense des socialistes traditionnels. Plus aucun masque ne saurait le cacher. Les Verts flamands courent de manière de plus en plus ostensible derrière leurs homologues francophones d’Ecolo. Si leur discours est difficile à entendre pour le Flamand moyen, on le lit et l’entend tous les jours dans la presse. Ce discours est bien plus habituel en Belgique francophone.

Pas besoin d’être un grand savant pour comprendre qu’en 2019, les cartes politiques seront tout à fait différentes en Flandre et en Belgique francophone. Au nord de la Frontière linguistique La frontière linguistique entre la région Flamande et la région Wallonne a été fixée définitivement durant la période 1962-1963. L’arrondissement de Bruxelles-Capitale est officiellement bilingue. La frontière linguistique n’est pas une invention flamande. Les francophones, et surtout les socialistes, ont voulu dès le début du 20ème siècle que soient créées des régions unilingues en Belgique. Aujourd’hui, les Flamands souhaitent que la frontière linguistique et le bilinguisme de Bruxelles soient respectés. frontière linguistique , les recettes de gauche ne sont traditionnellement guère appréciées, alors qu’à Bruxelles et en Wallonie, l’enthousiasme pour un front populaire de gauche est de plus en plus grand. Je le dis depuis longtemps déjà : la Belgique est la somme de deux démocraties qui s’éloignent de plus en plus l’une de l’autre. C’est un véritable problème, car la construction belge est faite de sorte que l’on ne puisse former un gouvernement fédéral qu’en mettant clairement hors-jeu l’une de ces démocraties. Sous Elio Di Rupo, la Flandre en fut victime, et sous Charles Michel, la Wallonie.

À terme, la transformation de la Belgique en un État confédéral est la seule issue possible si l’on entend résoudre ce problème de manière structurelle. Les deux communautés pourront alors décider elles-mêmes de ce qu’elles souhaitent faire ensemble.

La question est de savoir si, et dans quelle mesure, nous prendrons cette direction après le 26 mai, ce qui va dépendre du choix de l’électeur. Impossible de le prédire aujourd’hui. Mais avec ou sans Confédéralisme Si nous voulons changer quelque chose structurellement, nous devons changer les structures. Le confédéralisme est le changement structurel qui devrait être opéré en Belgique. Dans une confédération, la Flandre et la Wallonie auraient toutes les compétences. Elles les exercent elles-mêmes, mais peuvent également décider de gérer conjointement certaines compétences au niveau confédéral, dans leur intérêt respectif. La logique est complètement inversée : au lieu de transférer certaines compétences du niveau fédéral à la Flandre et à la Wallonie, les compétences peuvent être cédées au niveau confédéral. La collaboration forcée est remplacée par une collaboration volontaire. Devoir devient vouloir. On structure à partir du bas au lieu de scinder à partir du haut. Le confédéralisme équivaut dès lors à décider ensemble ce que nous souhaitons faire conjointement. confédéralisme , nous devrons dans tous les cas protéger nos citoyens et nos entreprises. Nous ne pouvons en aucun cas nous retrouver sous le joug d’un front francophone vert-rouge au cours des prochaines années. Si tel était le cas, sous prétexte de mesures climatiques, un tsunami de nouvelles taxes viendrait détruire notre fragile économie.

Nous devons absolument éviter ce type d’aventures vertes-rouges. Pour ce faire, l’électeur flamand va devoir envoyer un signal fort. Un signal en faveur d’une politique de centre droit ambitieuse mais réaliste. Une politique qui permette à plus de personnes d’être actives, qui fait face à la migration et qui réalise des économies. Une telle politique ne sera possible que si mes anciens partenaires de coalition défendent leurs opinions et se prononcent clairement en faveur d’un projet de centre droit. Sans folies telles que des registres patrimoniaux qui chassent nos entrepreneurs vers l’étranger et visent à terme l’ensemble de la classe moyenne.

Je me méfie des partis qui considèrent les personnes fortunées comme forcément suspectes. Soyons clairs : je suis moi aussi favorable à un filet de sécurité pour ceux qui se retrouvent en difficulté financière suite à un coup dur ou qui sont exclues de la société. Mieux encore : j’estime qu’aucune augmentation budgétaire ne sera jamais suffisante pour ces personnes ! Mais nous ne pouvons pas dilapider consciemment ces moyens publics ou, comme c’est encore le cas, les perdre en allocations indues. Et encore moins si nous organisons une chasse aux sorcières contre les personnes possédant une épargne durement gagnée. Je refuse tout nouvel impôt sur les revenus pour lesquels les citoyens ont durement travaillé.

Je suis plus que jamais candidat au poste de Premier ministre d’un gouvernement qui défend un projet de centre droit ambitieux mais réalisable et abordable. Ce ne sera possible qu’au sein d’un gouvernement en lequel je crois à 100 % et sur la base d’un accord clair. Sans accords vagues qui mènent à sa chute à mi-chemin. Si je deviens chef de gouvernement, celui-ci sera capable de prendre des mesures de fond. Il mènera une politique de relance qui nous conduira au sommet de l’Europe, favorisera l’innovation et mettra en place une culture de la sécurité mûre et une politique climatique et énergétique réaliste.

Si je deviens Premier ministre, ce sera d’un gouvernement qui donne tout. C’est le minimum.

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