Johan Van Overtveldt au sujet des mesures européennes sur l’énergie : « Un plafonnement des prix ne va pas résoudre la crise »

5 octobre 2022

Le Parlement européen a voté aujourd’hui une résolution sur les efforts européens visant à faire face à la crise de l’énergie. Ce vote fait suite aux propositions de la présidente de la Commission von der Leyen dans son discours sur l’état de l’Union. Pour l’eurodéputé Johan Van Overtveldt, l’Europe doit saisir l’occasion pour investir dans l’énergie nucléaire. Il se montre en revanche sceptique quant à un plafonnement des prix : « Cela ne va pas résoudre la crise. »

« L’Europe est en grande partie responsable de la crise actuelle de l’énergie. Pendant des décennies, elle a reposé sur un modèle économique basé sur un gaz russe bon marché. Elle a également sous-estimé la période de transition vers une production d’énergie durable, tant en termes de coûts que de durée », explique Johan Van Overtveldt. S’il est favorable à des investissements supplémentaires dans l’énergie durable, il refuse de nouveaux grands projets sans financement clair. « Il faut saisir l’occasion pour investir dans le nucléaire, une source d’énergie durable qui offre sécurité et indépendance. »

Un plafonnement des prix ne va pas résoudre la crise

Van Overtveldt s’interroge également quant au plafonnement des prix. « Soyons honnêtes : un tel plafonnement, auquel la coalition Vivaldi est totalement favorable, ne va pas résoudre la crise. C’est même plutôt un risque. Un plafond n’a de sens que s’il se situe sensiblement en dessous du prix du marché. La question est donc de savoir quel fournisseur va accepter de livrer en dessous du prix du marché. La sécurité d’approvisionnement se retrouve ainsi en péril. Les autorités vont par ailleurs devoir prendre en charge les coûts liés à ce plafonnement, ce qui va encore creuser un budget déjà totalement exsangue. »

Pure jalousie

Pour Van Overtveldt, ce n’est pas un hasard si les États membres qui plaident pour un tel plafonnement ne sont pas les mieux placés sur le plan économique et budgétaire. « Ces États membres sont confrontés à leur propre situation budgétaire et cherchent une autre issue. » Ces mêmes États critiquent par ailleurs vertement le plan énergétique annoncé par l’Allemagne. « C’est hallucinant », estime Van Overtveldt. « Ces dernières années, l’Allemagne a tout fait pour surveiller son budget. Et maintenant qu’elle souhaite utiliser ces moyens pour aider les citoyens et les entreprises face à la crise, elle est dénoncée par pure jalousie. »

Les plans de Van der Straeten sur les surprofits vont créer un désavantage concurrentiel

Cette semaine, il est également apparu que le régime de surprofits pour le secteur de l’énergie que la ministre Van der Straeten avait en tête va bien au-delà du cadre défini par l’Europe.  Le plafond est encore plus bas et le délai plus long. « La Belgique ne se trouve déjà pas dans la situation la plus enviable.  Aller au-delà de ce que l’Europe propose pourrait créer un désavantage concurrentiel encore plus important à terme.  Nous sortirions de la crise encore plus affaiblis. »

En marge des discussions relatives à l’énergie, les eurodéputés N-VA ont signé une lettre demandant aux institutions européennes de faire des économies d’énergie dans leurs bâtiments. La délégation N-VA soutient également la demande de ne plus se réunir à Strasbourg, du moins provisoirement, afin d’éviter le déménagement mensuel.

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