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Gilles Verstraeten se rend à la Pride interdite de Budapest : « Ne vous laissez pas réduire au silence »

Gilles Verstraeten, chef de groupe au Parlement bruxellois, se rend ce week-end à la Budapest Pride, en dépit de l'interdiction officielle décrétée par les autorités hongroises. « C’est un combat fondamental que nous devons mener ensemble, au-delà de toutes les lignes idéologiques », déclare-t-il.
Un passé de résistance
Ce n’est pas la première fois que Gilles Verstraeten, lui-même ouvertement homosexuel, se rend à Budapest. Il y a quelques années, il y avait déjà protesté contre l’interdiction par le gouvernement hongrois de toute expression publique de l’homosexualité, soi-disant « pour protéger les mineurs ». Freya Perdaens, présente à l’époque, fera à nouveau le déplacement cette année.
« En 2021, Viktor Orbán a fait adopter une première loi anti-LGBT qui interdisait toute forme de représentation des personnes LGBTI+ : à la télévision, dans les écoles, même dans l’espace public », explique-t-il. « Même un programme éducatif mentionnant l’homosexualité était proscrit. L’amour est censuré, c’est une attaque grave contre la liberté d’expression et une tentative d’effacer la communauté arc-en-ciel de l’espace public. »
Interdiction totale de la Budapest Pride
Aujourd’hui, Viktor Orbán va encore plus loin en interdisant purement et simplement la Budapest Pride. Liberté d’association, droit de manifester : plus aucune liberté fondamentale n’est à l’abri.
Pour Gilles Verstraeten, cette interdiction ne tombe pas du ciel. « Dès 2021, des militants locaux nous disaient déjà qu’ils étaient utilisés comme boucs émissaires. À chaque fois qu’Orbán est sous pression politique, il s’en prend à la communauté arc-en-ciel. Pas à pas, de manière systématique, il démantèle l’État de droit libéral et démocratique. »
Une polarisation croissante autour des droits des personnes LGBTI+
Gilles Verstraeten inscrit également son engagement dans un contexte européen plus large. « Même chez nous, la polarisation s’intensifie. Lors de la Brussels Pride, notre char a été attaqué à coups de bouteilles et de peinture par des activistes d’extrême gauche. Quiconque ne partage pas leur vision est écarté — y compris par la violence. Pendant ce temps, des partis d’extrême droite comme le Vlaams Belang s’emparent de ces incidents pour stigmatiser toute une communauté, comme le fait Orbán. »
C’est précisément pour cette raison que, selon Gilles Verstraeten, il est essentiel de continuer à être visible. « C’est un combat fondamental à mener ensemble, quelles que soient nos différences idéologiques. Ce qui se passe aujourd’hui à Budapest pourrait devenir la réalité ailleurs demain. Nous devons affirmer nos valeurs : la liberté d’association, la liberté d’expression, le droit d’aimer, le droit à la sécurité, le droit à la différence, un État soumis au droit… Celui qui défend tout cela sans condition ne se laissera jamais réduire au silence. »