Geert Bourgeois : « Il est temps de changer de stratégie à l’égard de la Chine »

18 avril 2023

À Strasbourg, le Parlement européen a débattu cette semaine de la position de l’Union européenne à l’égard de la Chine. Les récentes déclarations malheureuses du président français Macron au sujet de Taïwan ont ravivé ce débat plus que nécessaire. « Nous ne devons pas être naïfs : nous devons réduire les risques, sans pour autant mettre à mal notre partenariat transatlantique », explique le chef de délégation Geert Bourgeois.

« Laissons la Chine dormir, car quand elle s’éveillera, le monde tremblera », avait déclaré Napoléon il y a 200 ans. Aujourd’hui, la Chine est un géant : il s’agit de la deuxième puissance économique mondiale et d’une immense force militaire et nucléaire. Elle agit également en fin stratège et s’impose au monde à travers la nouvelle route de la soie, en Afrique et en Amérique du Sud. « Il est grand temps de compléter la vision de l’UE selon laquelle "la Chine est un partenaire, un concurrent et un rival" par une vision de sécurité économique », a déclaré Geert Bourgeois lors de la séance plénière.

La Chine reste un partenaire commercial

« Nous ne devons surtout pas nous déconnecter de la Chine », estime Bourgeois. « Nous devons considérablement réduire notre déficit commercial de quelque 400 milliards d’euros. L’UE doit donc poursuivre sur la voie du multilatéralisme. Notre transition vers les énergies renouvelables serait par ailleurs gravement compromise sans les terres rares qui ont rendu la Chine incontournable. Nous devons faire face à cette dépendance de toute urgence, et nous aurions en réalité dû le faire avant d’approuver le plan "Ajustement à l’objectif 55". »

La sécurité économique doit être la priorité

Pour Geert Bourgeois, il faut réduire les risques au maximum. « Nous devons investir davantage dans les secteurs cruciaux et acquérir une autonomie stratégique ouverte et intelligente. L’UE doit conclure des accords commerciaux majeurs et diversifier ses lignes d’approvisionnement.  L’opposition idéologique de la gauche libérale et écologiste à l’accord avec les pays du Mercosur, entre autres, a de lourdes conséquences économiques et géostratégiques. Nous ne devons pas céder les infrastructures critiques et les investissements stratégiques à la Chine. »

Lourde erreur

Affirmer, comme l’a fait Macron, que la question de Taïwan ne regarde que les États-Unis et la Chine serait une erreur. Si l’on appliquait la même logique à l’Europe, l’UE serait la seule à soutenir l’Ukraine. Nous devons absolument préserver notre partenariat transatlantique.

Pour la N-VA, l’UE ne doit donc pas se déconnecter de la Chine, mais se réveiller et promouvoir l’unité de sa politique vis-à-vis de l’empire du Milieu.

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