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Geert Bourgeois à propos du « Green Deal industriel » européen : « Une bonne chose, mais l’Europe ne doit pas verser dans le protectionnisme »

La Commission européenne présente le « Green Deal Industrial Plan » en réponse à l’Inflation Reduction Act américain. Ce plan prévoit notamment des règles plus souples en matière d’aides d’État, en réaction aux plans protectionnistes des États-Unis. Si le chef de la délégation N-VA au Parlement européen Geert Bourgeois est heureux que l’Europe prenne enfin des mesures afin de renforcer le marché intérieur, il met néanmoins en garde contre un protectionniste excessif et l’endettement. « Les mesures doivent être ciblées, pour la recherche et le développement par exemple. »
« Je regrette que l’Europe ne prenne ces mesures que maintenant, en réaction aux plans des États-Unis. Nous aurions dû le faire de nous-mêmes il y a des années déjà. Je plaide en ce sens depuis très longtemps, y compris lorsque j’étais ministre-président flamand », explique Geert Bourgeois dans De Ochtend.
« Enfin question de politique industrielle »
« Je suis ravi que nous parlions enfin de politique industrielle, de création de richesse, d’emplois, etc. L’UE est restée figée beaucoup trop longtemps. Ce Green Deal Industrial Plan contient de bonnes choses, notamment le parachèvement du marché intérieur. Cela va favoriser la croissance et approfondir le marché numérique, le marché de l’énergie et le marché des transports. »
Encore trop de règles
Il reste toutefois certains obstacles, déplore Bourgeois. « Il faut réduire la pression régulatoire de l’Europe. L’UE est parvenue à créer toujours plus de règles, ce qui complique très fortement l’expérimentation, les nouveaux développements et les autorisations. C’est beaucoup plus simple aux États-Unis, d’où le départ de nombreuses entreprises. »
Attention à la concurrence interne
L’accord prévoit des règles plus simples en matière d’aides d’État. Geert Bourgeois se méfie également : « Notre terrain de jeu équitable est extrêmement précieux. Nous avons pu convaincre les petits pays de devenir membres en leur donnant précisément des garanties sur l’application équitable des règles relatives aux aides d’État. Avec ces nouveaux projets, le risque est que ce soit surtout l’Allemagne et la France qui ouvrent leur portefeuille. Nous devons éviter de créer une concurrence interne à l’Union. Nous ne pouvons pas abandonner toute règle en matière d’aides d’État. »
Plus de dettes ou plus d’impôts
La Commission européenne souhaite par ailleurs créer un nouveau fonds. « Cela ne peut conduire qu’à deux choses : soit plus de dettes, soit plus d’impôts », explique Geert Bourgeois. « Ce plan va trop loin. Il serait préférable de déplacer les budgets existants, par exemple du Plan de relance, et de miser davantage sur la recherche et le développement. Les chiffres coincent à ce niveau. La Flandre fait beaucoup mieux, par exemple. »
Pas de protectionnisme européen
Pour finir, Bourgeois met en garde contre un protectionnisme excessif de l’UE. « Nous sommes d’ardents défenseurs d’un libre-échange mondial basé sur des règles. C’est ce qu’il y a de mieux pour la stabilité mondiale. Le protectionnisme nuit à la croissance. »