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Frieda Gijbels : « Le ministre Vandenbroucke a une nouvelle fois fait preuve de négligence. Des universités ont dépensé l’argent lié à la crise du coronavirus pour leurs propres projets »

Afin d’élargir la capacité de test pendant la crise du coronavirus, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) avait créé huit grands laboratoires reliés à différentes universités belges. Une enquête de la députée fédérale Frieda Gijbels avait révélé que ces laboratoires avaient été surfinancés pendant plusieurs mois. Après des demandes insistantes, les budgets avaient été réduits, la plate-forme ayant fini par disparaître. « Mais la question de savoir où cet argent a fini est restée sans réponse jusqu’à la publication d’un rapport de l’INAMI. Qu’y apprend-on ? Que certaines universités ont dépensé cet argent à leur guise pour leurs propres projets. C’est inacceptable. »
65 millions d’euros de trop
Les laboratoires de la plate-forme fédérale de testing devaient réaliser 2 000 tests par jour en échange d’une indemnité généreuse de 720 000 euros par mois. Seul un centre sur huit a toutefois atteint ce résultat. « Les laboratoires cliniques existants ayant rapidement augmenté leur capacité, ces laboratoires n’ont été nécessaires que pendant une courte période. Le ministre Vandenbroucke a toutefois maintenu ce système d’indemnités généreuses, ce qui a donné lieu au versement de 65 millions d’euros de trop par rapport au nombre de tests réalisés. Ce n’est qu’après que la N-VA a tiré la sonnette d’alarme que les indemnités ont progressivement disparu. »
« Où a fini cet argent ? »
Mais où a fini tout cet argent ? « J’ai écrit à plusieurs universités afin d’obtenir plus de précisions, mais seule l’Université de Mons m’a répondu en évoquant trois projets sans lien avec le testing Covid », explique Gijbels. Après que Gijbels a soulevé ce point auprès du ministre, un rapport de l’INAMI a fini par confirmer ses soupçons : certaines universités ont utilisé cet argent pour leurs propres projets. « Certains laboratoires universitaires ont même réalisé des bénéfices allant jusqu’à 9 millions d’euros. Certains ont utilisé cet argent pour financer leurs hôpitaux, d’autres l’ont dépensé pour leurs propres projets scientifiques. La recherche est évidemment essentielle, mais il n’est pas normal d’utiliser pour cela de l’argent public initialement prévu pour d’autres choses. »
Négligence de Vandenbroucke
Ces bénéfices ont donc pu être dépensés sans le moindre contrôle des autorités fédérales ni du ministre Vandenbroucke. « C’est absolument intolérable », déclare Gijbels. « Le surfinancement sur plusieurs mois constituait déjà une bonne raison d’assurer un meilleur suivi de plate-forme fédérale de testing, mais je constate maintenant que le ministre a une nouvelle fois fait preuve d’une grande négligence. L’argent public qui n’a pas été dépensé pour les tests Covid aurait dû être rendu à la population dans son intégralité. »