Frieda Gijbels favorable à des soins bucco-dentaires abordables basés sur les chiffres et la logique

Un tiers des Belges ne se rendent pas chez le dentiste tous les ans, ce qui a de lourdes répercussions sur leur santé. Les problèmes de gencives sont par exemple associés aux maladies cardiovasculaires, aux diabètes et à la maladie d’Alzheimer. Les problèmes dentaires peuvent quant à eux causer une mauvaise haleine et des problèmes de mastication et avoir un impact sur les relations sociales. « Les subterfuges ne résolvent rien ; nous devons développer une véritable vision des soins bucco-dentaires afin d’en faciliter l’accès », estime la députée fédérale Frieda Gijbels.

Elle-même parodontologue, Frieda Gijbels a soumis une proposition de résolution au sein de la commission Santé de la Chambre dans laquelle elle défend plusieurs principes importants pour une meilleure politique en matière de médecine dentaire et buccale.

Éviter les traitements compliqués et coûteux

• Calcul du prix de revient
  « De nombreux dentistes n’appliquent pas les tarifs des conventions car ils ne sont plus adaptés aux méthodes de traitement actuelles. Un calcul du prix de revient s’impose donc afin de fixer de nouveaux tarifs. Il est par ailleurs très important d’éviter un maximum de traitements compliqués et coûteux. C’est possible, car nous sommes capables de faire face aux causes des problèmes de dents et de gencives », affirme Gijbels.
• Prévention
  La plaque dentaire bactérienne est à l’origine des caries et des parodontites, qui sont les causes les plus courantes d’inflammations, de dommages aux dents et de déchaussements dentaires, explique Gijbels : « La prévention est donc la clé et nous devons accompagner les patients dans ce sens. »
• Hygiénistes bucco-dentaires
  Les hygiénistes bucco-dentaires sont de véritables experts en la matière : « Ils doivent avoir accès au remboursement au plus vite afin que les conseils alimentaires, les consignes de brossage et les nettoyages professionnels soient plus facilement accessibles pour tous. »
• Objectifs de santé bucco-dentaire
  Nous devons par ailleurs nous fixer des objectifs de santé bucco-dentaire et viser la conservation d’une denture saine pour un maximum de personnes, explique Gijbels.

Les soins dentaires doivent rester un travail sur mesure

Gijbels estime qu’il faudrait également fixer des cadres clairs pour les grandes chaînes de cabinets : « Des non-dentistes peuvent désormais être actionnaires. Ce n’est pas normal étant donné qu’ils fonctionnent avec des moyens publics destinés à la santé publique. La concurrence et l’esprit d’entreprise doivent être encouragés, mais les soins doivent rester la priorité et les dentistes doivent pouvoir décider des matériaux qu’ils utilisent ou du temps qu’ils consacrent à un traitement spécifique. Les soins dentaires constituent un travail sur mesure et doivent continuer d’inclure une approche personnalisée et scientifiquement fondée. »

Examen linguistique pour les dentistes étrangers

Vu l’afflux actuel de dentistes titulaires d’un diplôme étranger, Gijbels trouve très important de mettre en place des examens linguistiques : « J’entends trop souvent dire que la communication avec le soignant est compliquée, ce qui peut être dangereux pour la santé publique. L’exigence d’un bon niveau linguistique constituerait également un frein à la mobilité des dentistes étrangers, qui souvent retournent de toute façon chez eux  après une courte période ici, ce qui nuit à la continuité des soins. »

Pénurie de dentistes

Concernant la pénurie de dentistes, Gijbels ajoute : « Notre population de dentistes est dans la moyenne par rapport aux autres pays d’Europe. Ils traversent une vague de départs à la pension qui a encore été accélérée par le coronavirus. Mais plutôt que d’augmenter le nombre total de dentistes, il s’agit de mieux les répartir sur le territoire et de recourir à des hygiénistes bucco-dentaires. La prévention permettra d’éviter les longs traitements et d’alléger les agendas. »