Frieda Gijbels exige des explications sur le scandale des dons : « L’AFMPS était au courant dès 2023 »

19 juin 2025

Lors de l’audition parlementaire sur le scandale lié aux dons, la députée Frieda Gijbels a vivement critiqué l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). Trente-sept femmes en Belgique sont tombées enceintes du même donneur, porteur d’une anomalie génétique. « Pourquoi l’alerte n’a-t-elle pas été donnée plus tôt ? »

L’AFMPS a retenu des informations

Il ressort de l’audition que l’AFMPS savait dès décembre 2023 que les règles concernant les donneurs avaient été enfreintes. Pourtant, aucune mesure n’a été prise pour signaler la situation. « C’est inacceptable », affirme Frieda Gijbels. « L’agence a estimé qu’il n’était pas nécessaire de communiquer l’information. Ni au gouvernement, ni au Parlement, et – ce qui est encore plus grave – ni aux familles concernées. »

L’affaire n’a été révélée qu’à la suite d’un article fortuit dans The Guardian, après un congrès en Italie. « Sans cet article, nous serions encore dans l’ignorance. C’est incompréhensible », s’indigne la députée.

« A-t-on bien saisi la gravité de la situation ? »

Ce qui rend la situation encore plus choquante : Frieda Gijbels avait déjà interrogé l’AFMPS sur les dons massifs avant même que le scandale n’éclate, à la suite de cas similaires aux Pays-Bas. L’agence avait alors déclaré qu’« il n’y avait pas de donneurs massifs en Belgique ». Or, elle était déjà au courant de cette situation précise.

« Il est inadmissible que l’AFMPS ait répondu de manière – disons-le clairement – évasive à une question parlementaire. Ils savaient très bien qu’il s’agissait ici d’un cas de don massif », insiste-t-elle.

L’AFMPS a communiqué très peu d’informations concernant les infractions précédentes aux règles encadrant les dons. Pour Frieda Gijbels, le suivi des erreurs dans les centres de fertilité est trop laxiste et la traçabilité des échantillons de sperme est défaillante. « A-t-on bien pris la mesure de la gravité de cette affaire ? J’en doute fortement », conclut-elle.

Une base de données centrale toujours incomplète

Pour la N-VA, c’est la preuve flagrante que l’ensemble du processus de suivi des dons et des échantillons est défaillant. Le parti réclame depuis des années une base de données centrale, mais elle a été mise en place trop tard, et reste aujourd’hui encore incomplète.

« Un tel registre doit reprendre toutes les informations disponibles auprès des centres de fertilité. C’est la seule manière pour les donneurs, les parents et les enfants de savoir combien d’enfants sont nés à partir du même matériel génétique », explique Frieda Gijbels.

L’anonymat doit être levé

Selon la députée, l’audit annoncé constitue « un premier pas », mais est loin d’être suffisant. Elle exige que le Parlement ait un accès complet et transparent à ses résultats. Et elle plaide également pour la fin de l’anonymat des donneurs.

« Les enfants issus d’un don sont aujourd’hui les seuls en Belgique à ne pas avoir accès à leurs origines. Cela doit changer. Grâce à la N-VA, la levée de l’anonymat figure désormais dans l’accord de gouvernement. »

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